Le 31 août 2009 sera une date à tout jamais marquée dans ma mémoire ! Ami(e)s lecteur(rice)s de ce blog, je vous ai seriné les oreilles avec ce concert depuis plusieurs semaines, voici quelques retours sur ce que j’ai vécu ! Avec les images et les vidéos (Mais coupez le son, il est trop mauvais !). Imaginez ! A 12 ans, un copain [1] me donne une cassette audio avec 4 groupes...
Sur les 4 groupes, 3 trouveront leur place dans ma discographie [2], et 2 seront mes 2 groupes préférés ! Qui plus est, hasard du calendrier, les 2 passeront en septembre 2009 à Paris, et ce sera la première fois que je les verrais... Pensez que Jello Biafra n’est pas passé à Paris depuis 1980 au Bains-Douches. Depuis 26 ans, j’écoute Jello Biafra, sous toutes ses déclinaisons, et les Damned [3]. Ces derniers passeront d’ailleurs sur Paris le 22 septembre... Et j’y serai ! Mais cela fera l’occasion d’un nouveau billet sur ce blog, permettant ainsi de vous présenter le premier (vrai) groupe punk puisqu’ils ont sorti leur premier disque avant ceux qu’on appellera les premiers (Les Sex Pistols).
Bref...
Lundi dernier (31 août), je monte sur Paris. 18h30, je me dirige vers la salle de concert (Rue Oberkampf, 11ième), quelques minutes de République. J’arrive devant la salle, une porte étroite entre deux magasins, deux barrières métalliques pour canaliser et une petite dizaine de personnes. Dont 2 ou 3 punks... Il fait beau.
Mon sentiment oscille entre exhaltation et regret. Exhaltation car je vais ENFIN le voir... Regret car dans quelques heures, ce sera fini... Le concert est à 19h30, les gens arrivent petit à petit. Le public est très partagé en 2 groupes : les 20/30 ans et les 40/50 ans. Les 20/30 sont plus "costumés" keupons (Doc martins, rangers, crêtes [4]. Les 40/50 sont jean/tee shirt. On sent là que Jello Biafra est un artiste, un vrai, un intemporel qui a su capter et emmener plusieurs générations, et plusieurs publics derrière lui. Des débuts avec les Dead Kennedys (Sons punk rock) aux dernières forfaitures (Melvins par exemple, sons lourds, métal), il capte surtout par des textes cisaillés, des collaborations efficaces et des mises en scène superbes (Pochettes de disques, attitudes en concert, ...). Bref, du talent ! Pour preuve, le concert s’est joué à guichet fermé, car les places sont toutes parties en 4 JOURS !
En première partie, deux groupes tenaient l’affiche. J’ai toujours une pensée émue pour les premières parties... Pas simple comme situation... On vient voir un artiste et on doit attendre que d’autres passent pour le voir... D’ailleurs, quand on va voir un concert avec grosse tête d’affiche (Quelle qu’elle soit !). Deux groupes passaient donc avant : Les Fatale Monstrum et les Lipsticks Vibrators.
Le premier était donc Fatale Monstrum : 5 musiciens (Batterie, basse, 2 guitares, chant). L’un des guitaristes est Sven, guitariste de Parabellum [5]. Sven est habillé en "bufallo bill", les musiciens sont plutôt jean/tee shirt. Le chant s’appuie sur Sven et sur une chanteuse. Les premières notes partent... devant 30 personnes... Cela ne doit pas être simple... Les premiers accords me font oublier le mauvais ressenti que j’avais, du look des personnes [6]... Un bon rock bien dégazé, porté par les deux voix (Sven et la chanteuse Maru Des Astres)... Honnêtement, les sons blues et rock pur emmenés par la voix de la chanteuse, portés par les riffs des deux guitaristes... Miam miam...
Le deuxième était Lipstick Vibrators : Là encore 5 musiciens (Même composition), mais pas du tout le même style. Un bon rock à la Cramps ou à la Stooges pendant 45 minutes... Juste ce qu’il faut de mégalomanie du chanteur alignée sur une basse omniprésente. Le chanteur jouait avec son micro comme Iggy Pop ou Lux Interior [7] alors que ses acolytes débitaient un rock puissant et énervé. Le son de la salle ne se prêtait pas trop à un rock braillard et la voix du chanteur paraissait fouillie de temps à autre. Dommage !
Les deux groupes ont assurés une prestation de bon niveau, même si leur style n’était pas celui que j’apprécie le plus... Bravo et eux et je vous invite à aller sur leur site les découvrir en détails...
Et puis, enfin... Vint le moment où les installations du dernier groupe commencèrent... Jello Biafra et son équipe allaient arriver...
Présentation des musiciens :
Ralph Spight (ex-Victims Family, Freak Accident)
Freak Accident, Carneyball Johnson, Mol Triffid, Griddle)
] (Jon Weiss (Sharkbait, Horsey) à la batterie
Et puis Jello, bien entendu... Acclamé à son arrivée, comme prévu. Le concert a alterné nouvelles compositions à sortir sur l’album du groupe ("Audacity Of Hype") et chansons des Dead Kennedys : Holliday in Cambodia, let’s lynch the landlord, California uber alles, bleed for me, ...).
Et a alterné également "spoken words" et chansons. Vitriol contre la torture (D’où la chanson des DK "bleed for me") et contre Arnold Schwarzenegger et son régime fiscal inéquitable en Californie... Des discours politiques très appuyés en anglais, mais compréhensibles... Très didactiques, très pédagogiques, très... bons ! D’ailleurs, il a égratigné Le Pen et Sarkozy au passage... mais en anglais...
Quand il ne parlait pas, il chantait... Et les morceaux à venir sont bons... Cela file dans le sillon des deux albums collaboratifs avec les Melvins, mais en épurant (encore) le côté grunge/souillon du groupe original... Du lourd en musique et du lourd en parole... Guerre, impérialisme et exclusions, thème de prédiclection de Biafra, cotoient la lutte contre le malbouffe et l’agriculture intensive, ou Facebook [9]...
Jello Biafra a une cinquantaine d’années environ... Il les a fêté il y a peu à San Francisco... D’ailleurs, une fiesta était organisée et j’ai pas pu y aller malgré mon appel à "donnez moi de la tune pour que je m’éclate là bas !" [10]... Ce qui ne l’a pas empêché de "slammer" 3 fois dans le public !
Le slam (aussi appelé body surfing au Québec, et parfois crowd surf en anglais) est une action généralement observée dans les concerts punk, rock et metal et
qui consiste pour une personne à sauter ou à se laisser tomber depuis la scène et à se faire porter par la foule en étant allongé. Cette personne (appelé slammeur) est ainsi portée à tour de rôle par les spectateurs à bras tendus et lui donne alors l’impression de naviguer au dessus de la foule.
La foule ? Parlons en de la foule... De la trentaine à 19h30, on passait à un bon 300 déchainés, dont une cinquantaine pogottait dur sur le devant de la salle. Il devait faire environ 50° celsius et j’étais aussi trempé que si j’avais pris une pluie d’orage sur la tête !
Et puis vint la fin du concert... Eh oui, tout a une fin... Dommage... Il aura fallu quand même 2 rappels pour que le glas [11] sonne... Le public trempé, mais heureux, s’en est allé... J’avais 30 mn de marche pour rentrer... Les oreilles bourdonnaient un peu, il a fallu 2 bonnes nuits au calme pour que les accoufens disparaissent totalement...
En conclusion... Marf ! 4 heures (à peu près) de concert pour 20 euros ! Mon artiste préféré à 2 mètres de moi ! Un album à venir qui a l’air merveilleux ! Rien à dire, sauf...
A la prochaine ! [12]
D’autres photos :