Marc Copland : piano
Drew Gress : contrebasse
Bill Stewart : batterie
La photographie de Marc Copland est l'oeuvre de l'Helvétique Juan Carlos Hernandez.
Ce soir Drew Gress a une VRAIE contrebasse. Intro tout en douceur, impressionniste au piano. Drew et Bill écoutent les yeux fermés. Marc Copland fait tant vibrer les graves que je crois à la présence d'une contrebasse. Le trio part sur « I fall in love too easily ». C'est somptueux et délicat. Cette musique met du baume au cœur. Après avoir caressé les tambours aux balais, Bill Stewart les tapote aux baguettes. Clarté cristalline du piano, pulsation sourde de la contrebasse, vagues précises de la batterie. Que du bonheur ! En solo, le son de Drew Gress s'éclaircit. Quelle attention, quelle délicatesse dans le soutien de Bill Stewart et Marc Copland.Revenu aux balais, Bill griffe tout en douceur. Baguette dans la main gauche, balai dans la main droite. Impressionnant. Retour aux baguettes et ça devient funky. Marc Copland jouant funky, avec Bill Stewart, c'est possible ! Par des gestes tout simples, Bill Stewart fait de véritables trouvailles sonores.
Solo de contrebasse en intro. C'est « So What » de Miles Davis histoire de fêter les 50 ans de l'album « Kind of Blue ». La musique se transforme en sarabande. Le solo mêle des roulements très secs aux tambours et la pulsation aux cymbales. Ils swinguent sans forcer et sans démonstration. Retour au trio avec cette fameuse ligne de basse de Paul Chambers. En un instant, ils passent du swing obsédant au son planant, du terrien à l'aérien.
Introduction au piano. Ca plane pour nous. Nous sommes bercés par les vagues de ce trio de magiciens. Bill fait chauffer la marmite à feu doux avec ses balais. Ils se balladent, montent en puissance avec les baguettes qui roulent, brillent, scintillent. L'instant suivant, le temps suspend son vol. C'est si beau, si pur que cela touche droit au cœur. C'était « Like it never was » de Drew Gress ( « Comme cela n'a jamais été » traduit un spectateur à la demande de Marc Copland). Marc Copland nous présente musiciens et morceaux en français, effort qui mérite d'être souligné venant d'un musicien nord américain. Sa voix est comme son jeu : douce et émouvante.
Introduction au piano. C'est un morceau de Bill Evans je crois. Le fluide sympathique circule enntre les membres du trio. C'est un morceau festif avec une pointe de mélancolie par en dessous. Solo de Bill Stewart. Il travaille un tambour avec deux baguettes tout en actionnant la pédale de la grosse caisse. Ca pulse. Ce trio sait distiller la tension goutte à goutte.
PAUSE
Bill Stewart entame aux maillets puis prend une baguette pour les cymbales et un maillet pour faire chanter les tambours. Il lance une pulsation que prolonge la contrebasse. Le piano vient glisser par dessus. Solo de contrebasse magnifiquement entouré par le piano et la batterie. Pianiste et batteur chauffent alors que le contrebassiste reste calme et puissant au milieu.
Ils repartent en douceur par un dialogue piano/balais. La contrebasse vient mettre du liant dans la sauce. Copland creuse une formule rythmique dans les graves et la parsème de notes aiguës. Bill Stewart gronde comme le tonnerre dans la montagne. La contrebasse est toujours là, imperturbable.
Intro au piano. L'air chantonne sous les doigts de Marc Copland. Le trio enchaîne. Les baguettes roulent, vibrent sur la batterie. Ca danse. Une figure rythmique revient constamment sous les doigts de Marc Copland nous entraîne dans un voyage au bout de la nuit. Le trio s'est envolé avec grâce et vigueur. Sur un claquement de tambour, retour à la figure rythmique familière au piano. Pendant ce temps, Bill Stewart swingue comme un démon puissant et précis. En trio, Marc Copland déploie beaucoup beaucoup plus d'énergie, de swing, de vivacité qu'en solo. A l'inverse, en toute logique, il fait moins preuve d'introspection, il va moins chercher au fond de lui tout le matériau sonore et émotionnel qu'il nous offre.
Introduction au piano. C'est une ballade. Bill a ressorti les balais. Ca roule en douceur. La musique me berce et je m'endors. La deuxème pause arrive à point pour me permettre de rentrer chez moi dormir et faire de beaux rêves.