Dan Tepfer Trio.
Paris. Le Sunset. Jeudi 13 juin 2009. 21h30.
Dan Tepfer : piano
Gildas Boclé : contrebasse
Dré Pallemaerts : batterie
Invité
Rick Margitza : saxophone ténor
Solo de piano rêveur. Un standard « Alone together ». Batterie aux maillets. C'est rêveur et puissant à la fois. C'est léger, ça berce comme au bord d'un lac légèrement venté. La fin est un petit bijou.
Ils restent dans l'élégiaque. Ca coule comme une rivière. Les balais volètent sur la batterie. C'est une composition personnelle. Le batteur regarde la partitition. Le jeu devient plus musclé, plus viril. La musique est vivante, en mouvement. Le jeu est de plus en plus musclé, viril, sans rien perdre de sa grâce. Fin tout en douceur avec le batteur qui frotte un tambour de ses mains.
Solo de piano sous forme d'une marche lente et dansante. Le trio repart avec les balais. Ca s'ébroue comme des canards dans une mare. Retour aux baguettes et ça accélère. C'est joyeux, virevoltant. C'était « I was wondering » de Dan Tepfer.
Une ballade de Dan Tepfer. Après l'intro, c'est parti. Belle cohésion du groupe. Les balais font résonner les cymbales. La contrebasse pose les fondations. Pianiste et batteur brodent à fils d'or et d'argent. Fin sur un nuage avec l'archet qui glisse sur les cordes de la contrebasse et la baguette qui griffe une cymbale.
Un standard « All the things you are ». Ca pulse. Même dans un standard, ce trio n'utilise pas le défilé habituel thème/solo/thème. C'est intéressant. Ils jouent tous ensemble même si le pianiste est bien le leader. Justement voici un solo de contrebasse joliment ponctué par le piano et la batterie.
« All I heard was nothing » de Dan Tepfer. Dré Pallemaerts frotte un tambour de ses mains. Le morceau est printanier, aérien. La musique est légère, fugace comme un chevreuil qui disparaît à la lisière d'un bois. Tension implacable de la main gauche sur les graves (quelle pompe !) et la main droite qui virevolte du medium à l'aigu. Contrebasse et batterie pulsent dans la même direction. Retour aux mains sur les tambours. Le trio devient hypnotique.
PAUSE
Le trio est prêt avant le public. Dan Tepfer repart alors que les spectateurs bavardent et s'installent. La musique est belle mais mon écoute est perturbée par des Américaines bruyantes derrière moi.
Intro au piano d'abord virile puis plus douce pour préparer l'entrée du piano. C'est une ballade avec les balais. Merveille, les Américaines se taisent.
Rick Margitza est invité à rejoindre le trio sur scène. Démarrage à l'unisson contrebasse/saxophone ténor alors que piano et batterie soulignent. Ca chaloupe doucement et agréablement. Rick ajoute chaleur et vigueur à cette musique qui n'en manquait pas. C'est une version aérienne, légère, dansante de « Body and Soul » standard des standards.
S'ensuit un thème du Bebop dont le titre m'échappe. C'est viril, rythmé, musclé, un peu monkien, bref bebop. Ca swingue solidement sans le piano. Le piano s'ajoute, ça décolle. Rick cherche dans les entrailles du saxophone et lui fait cracher le morceau. Les Américaines profitent du solo de contrebasse pour se remettre à parler. Dur métier ! Belle série de breaks à la batterie. La tension ne descend pas.
Rick Margitza s'en va. Pour finir le set, ils jouent « Le plat pays » de Jacques Brel. Duo piano/contrebasse pour commencer. C'est bien le thème lancinant, angoissant de cette chanson. Le batteur se joint à eux aux balais. Cette version est poétique mais moins déchirante que chantée par le Grand Jacques. A la fois lourde et légère, angoissante et dansante, c'est bien joué. Le batteur monte en puissance tout en restant aux balais. C'est très bon. La fin est chuchotée entre le piano et la batterie.
Il y a école demain. Il est temps de rentrer se coucher. Au revoir, les enfants.