Au 2e jour du festival, on pense à tort que les Nuits d’Aulnoye n’ont plus de secrets pour nous. Erreur. La route jusqu’à l’aube sera longue, et nous allons encore en prendre plein les sens.
(Lire aussi : Les Nuits Secrètes 2009, 1ere partie : vendredi)
21h16 : Débarquons juste à temps pour la balance d’Au Revoir Simone. Et quel plaisir, précisément, de revoir les 3 New Yorkaises (déjà présentées ici) sur une scène intime, qui leur ressemble. Si la belle affiche de cette 8e édition des Nuits Secrètes devait se rapporter à un groupe en particulier, elle collerait en effet parfaitement aux 3 « fées » que sont Annie, Heather et Erika.
21h57 : Leur pop électronique douce-amère fascine le public du « Jardin », bien fourni malgré la présence simultanée de Pete Doherty sur la Grande Scène. Parsemée de quelques phrases adorables dans un français joliment bancal, leur prestation se clôt sur l’hypnotisant Knight of Wands, capturé pour vous :
22h19 : Discutons quelques minutes avec Annie, qui répond avec entrain aux questions de Lise. Elle n’a en revanche pas plus d’informations que nous sur la sortie éventuelle de la version française de All or Nothing, par ailleurs non-interprétée ce soir-là. Damn.
22h38 : Commandons 2 pizzas (4 fromages et fermière) dans une rue à proximité de la scène. Trompettes de Calexico au loin. Passe devant nous un bus aveugle, en route vers les « Parcours Secrets » : « bonne chance pour Drancy ! » s’exclame une convive attablée. Blague of the night.
23h45 : De retour au « Jardin », écoutons les dernières notes tex-mex de Calexico : la ferveur semble au rendez-vous. Nous prenons ensuite place aux premières loges pour ne rien rater de General Elektriks.
00h18 : Les musiciens du groupe commencent à s’installer sur scène. On remarque immédiatement le bassiste, sa coupe afro, son total look jean et ses sneakers Adidas. « Un peu plus de voix ici Bruno s’il te plait… Merci. » RV Salters est satisfait, tout le monde sort de scène et on va pouvoir y aller.
01h22 : Le concert touche à sa fin, et l’on n’aura pas été déçu ! Outre le style encore plus improbable du bassiste, qui s’est changé entre la balance et le vrai concert, et que l’on croirait tout droit sorti des années 80, on notera surtout le jeu de jambes impeccable du leader, une reprise acrobatique 2 en 1 Gainsbourg VS Grandmaster Flash, ou encore le magistral Tu m’intrigues, filmé par notre cameraman de choc :
01h43 : Malgré l’insistance du public, la production ne semble pas vouloir laisser General Elektriks nous faire un rappel. C’est assez moche mais qu’importe, on file à la « Bonaventure », scène noctambule. Où l’on découvre un peu stupéfaits la toute fin de Kap Bambino : ces deux-là envoient méchamment le son ! On aurait aimé rejoindre plus tôt la forêt de bras levés.
03h35 : Djedjotronic a pris place depuis un looong moment derrière les platines. Energisants au départ, ses beats sont presque devenus lassants, et ce malgré l’ambiance toute particulière et attachante de cette « Bonaventure », salle des fêtes transformée en salle de concerts. Pourtant le monsieur a plus d’un tour dans son mix : signé sur Boys Noize records, il en profite pour balancer en avant-première LA bombe des festivals estivaux 2009 : Waves (ici au Melt! Festival), par Boys Noize himself et Erol Alkan. Guettez la sortie le 31 août, j’dis ça j’dis rien.
04h01 : Ne l’attendions plus, Agoria entre enfin en scène. Olivier en lâcherait presque sa bière de soulagement. La bande-annonce est finie, le film peut enfin commencer : les lumières s’éteignent. De l’electronica pure souche et jusqu’au boutiste. Mais hélas le bout, beaucoup l’ont déjà atteint et nous ne faisons pas partie des irréductibles.
04h35 : Battons en retraite en songeant à l’heure de route qui nous sépare du lit. Chemin faisant, nous nous égarons sur une départementale, traversons la forêt domaniale de Mormal (au grand étonnement d’une bonne demi-douzaine de chevreuils), rencontrons des nappes de brouillard au milieu des champs.
05h48 : Le ciel bleuit dangereusement à l’horizon. L’heure de céder à l’évanouissement et de dire adieu à Aulnoye-Ay., pauvres créatures laborieuses que nous sommes et qui ne pourrons profiter de la nuit du dimanche… à grands regrets !
Crédits photos : Olivier Clairouin, Arthur Nancel