Les médecins, les jeunes, ne sont pas contents et le font savoir. En effet il trainerait sur les bureaux encombrés du conseil des ministres un certain projet de loi de financement de la sécurité sociale. Rien d’étonnant ni de profondément révoltant me direz vous, c’est ce qu’il contient qui provoque l’ire ne nos “chers” médecins en blouse blanche.
Car voilà devant le constat d’une augmentation croissante des disparités géographiques dans l’implantation des médecins, voilà ce qui fait sortir des orbites les yeux de nos chers amis
PLFSS prévoit une mesure permettant à l’ensemble des professionnels de santé d’engager une réflexion complète en vue d’une démarche de régulation géographique de l’offre de soins. Les partenaires conventionnels devront
définir eux-mêmes les voies et les moyens pour limiter l’installation de nouveaux professionnels de santé dans les zones où ils sont déjà nombreux
Grosso merdo, si tu t’installes dans un périmêtre où se côtoient déjà 367 médecins pour 100.000 habitants, tu risques de ne pas être conventionné et donc tes patients en seront de leur poche, pas l’idéal pour débuter une carrière pro.
Oui mais voilà, même s’ils partagent le constat d’une difficulté à mailler correctement le territoire, les jeunes médecins généralistes ne sont pas du tout d’accord sur les moyens d’y rémedier.
Pourquoi? La réponse est apporté par le Syndicat national des jeunes médecins généralistes dès 2006
Soumis à une pression grandissante sur la qualité de leur prestation, ils préfèrent s’installer dans des lieux qu’ils connaissent bien, correctement fournis en correspondants (médicaux et para médicaux) et en plateaux techniques bien équipés, à proximité de structures d’urgences hospitalières (privées ou publiques)
Cela peut se comprendre, il faut en effet constater qu’il est plus sécurisant pour un jeune médecin de s’installer à proximité de structures qui peuvent potentiellement servir d’appui plutôt que de se retrouver seul au fin fond du cul du monde de la Creuse.
Là où les choses dérapent un peu c’est quelques lignes après
Les médecins rejettent de plus en plus les lourdes contraintes d’exercice (horaires à rallonge, gardes répétées et/ou épuisantes) et sont de plus en plus soucieux d’une certaine qualité de vie privée (accès aux services économiques, administratifs et culturels) : l’époque du sacerdoce est révolue…
L’époque du sacerdoce est révolue, fermez les bans.
Pour mémoire le sacerdoce rapporte chaque année en moyenne 62.000 euros/an aux généralistes et 103.000 aux spécialistes. Comme sacerdoce on a déjà fait moins rémunérateur.
On nous parlera évidemment des coûts astronomiques des frais de secrétariat, de location de locaux et des impôts… Ce qui m’arrache deux sourires puisque tous les médecins que j’ai eu depuis ma tendre enfance était propriétaires de leur cabinet qui se trouvait 2 fois sur 3 chez eux, et qu’ils n’avaient pas de secrétariat.
On évitera aussi de prendre l’exemple de mon beau père et de ses associés, psychiatres de leur état qui délocalisent leur cabinet en zone franche pour ne pas payer d’impôts sur le revenu.
Et si finalement on en revenait aux mots du SNJMG
Raisons particulières expliquant la situation démographique dans les zones rurales:
1) Isolement professionnel et privé (raréfaction des services publics, des commerces, des entreprises…)
2) Horaires à rallonge et contrainte des gardes
Raisons particulières expliquant le déficit de professionnels dans les zones urbaines difficiles
1) Poids des problèmes socio économiques et/ou socio culturels
2) Horaires à rallonge et contrainte des gardes
Et si finalement c’était ça la vraie explication, les médecins doivent tenir un rang social que les bouzeux ne leur permettent pas de tenir. On veut bien gagner 60.000 euros/an mais on veut aussi et surtout pouvoir bénéficier de tous les avantages des lumières de la ville.
Effectivement, l’époque du sacerdoce est révolue, et Hypocrate se retourne dans sa tombe
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