Bien que je sois un très grand fan de Prince, “Purple Rain” n’a jamais figuré parmi mes morceaux préférés. J’ai toujours reconnu que c’était un très bon morceau, mais … pas mon préféré.
“Pop Life“, “Thieves in the temple” ou encore “Sometimes it snows in April” … voilà quels sont mes favoris.
Mais vendredi soir, alors que je mangeais au restaurant, le groupe qui jouait ce soir-là s’est mis à reprendre “Purple Rain“. Comme je suis un grand malade devant l’éternel, je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter comment ils la jouaient … et de remarquer que le chanteur faisait une sorte de mix entre tous les couplets … et la chanson ne voulait plus rien dire.
Comme je déteste rester sur une mauvaise impression, j’ai écouté l’original dans ma voiture, en rentrant chez moi, et j’ai été frappé par l’à propos des paroles par rapport à un évènement récent de ma vie.
Et en arrivant chez moi, j’ai décidé que j’allais écrire une chanson. Enfin, écrire … surtout les paroles en fait, ce qui restera toujours le plus gros problème pour moi … La musique, aucun problème, ça vient en quelques secondes. Mais les paroles, quand je ne prends pas un poème d’Emily Dickinson, c’est beaucoup plus problématique …
Mais j’ai quand même écrit la première phrase. Qui est à moitié nulle, mais j’ai quand même écrit quelque chose et à ce rythme-là, je pense que la chanson sera terminée à l’horizon 2015.
Mon rapport avec la musique a beaucoup évolué avec le temps.
Lorsque j’étais en fac, je faisais énormément de musique, j’amenais dans mon appart des instruments et je composais au minimum un nouveau morceau par semaine. Là aussi, j’ai évolué …
Au début, je composais des chansons, que j’enregistrais ensuite le week end en rentrant chez moi, mais en faisant bien attention, au moment d’enregistrer les voix, que personne ne soit dans la maison pour m’entendre chanter … Je fais toujours ça, même si maintenant, il n’y a pas grand monde chez moi pour m’écouter …
Puis, j’ai été puni pour avoir fait je sais pas quoi, et des gens sont venus me demander de faire du rap. J’ai donc, fort logiquement, arrêté tout ce que je faisais avant pour faire du rap … Cette petite blagounette a quand même duré 6 ans, au cours desquels je n’ai fait que des instrumentaux de rap, en laissant dormir tout le reste …
Bien entendu, tout cela a porté ses fruits, puisque vous connaissez tous le grand groupe de rap Sound Mafia, véritable phare du rap français, envié et copié dans le monde entier, précurseur de … quoi ? On n’a jamais été connus ?… ah bon, autant pour moi.
Puis, durant ma première période avocat, j’ai recommencé à écrire de la nouvelle musique. Pas énormément, mais en meilleure qualité qu’avant … heureusement d’ailleurs …
Quand j’ai arrêté d’être avocat pour faire de la musique … ben j’en ai fait encore moins en fait … des bribes, des débuts de projets jamais terminés, des épiphénomènes sentimentaux … mais rien de concret.
Et depuis, je dois bien avouer que je ne fais quasiment plus de musique. J’en fais encore occasionnellement, mais rien de comparable à 10 ans en arrière.
Je n’ai pas vraiment de regrets, parce que je n’ai rien fait pour vivre concrètement de la musique, j’ai passé les 3 dernières années à perdre du temps.
Mais je sens toujours qu’il y a quelque chose en moi qui attend. Ce matin, j’ai téléchargé une application sur ma iPhone (oui, j’ai décidé que ma iPhone serait féminine, histoire d’avoir une présence féminine dans ma vie …), qui permet de faire des petites musiques. C’est très basique, parce qu’on ne peut mettre qu’une piste de batterie, une basse, et deux autres instruments.
Mais c’est largement suffisant pour faire des choses jolies. J’en ai fait deux ce matin : un petit truc hip hop plutôt remuant, et une petite musique très douce.
Et avec cette musique douce, j’ai retrouvé l’impression qui ne me quitte jamais lorsque je fais un certain type de musique très … personnelle : une sensation de chemin que je trace avec chacune de ces musiques, le sentiment que chaque note est un pas vers quelque chose d’indicible et qui se rapprocherait d’une forme de vérité, de plénitude, d’harmonie.
Et dans ces moments-là, je me dis … qu’il y aura d’autres jours.
(La peinture est de Fady Saliba).
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