Je viens de regarder un documentaire sur France Ô, consacré à Jimi Hendrix au festival de Monterey. Outre le fait que j’ai adoré, ça n’a absolument aucun rapport avec ce que je vais écrire dans cette note. Mais j’ai pensé qu’il était essentiel que vous sachiez ce que je fais de mes samedis soirs (à part penser qu’on est dimanche soir …).
Ceci étant dit, il faut quand même que ce chapeau introductif, matérialisé par l’emploi de l’italique ma foi fort à propos, introduise quelque chose (oui, je sais, c’est honteux, je pratique même pas alors que j’ai promis, c’est pas bien d’écrire des choses pareilles dans ces conditions, mais j’ai pas pu résister). Donc, bien plus encore (j’ai envie d’utiliser cette expression depuis ce matin, mais je ne trouve pas l’occasion … donc je l’écris n’importe quand et pis c’est tout), je vais vous apprendre comment on écrit une chanson.
Vous me demanderez : “mais Guillaume, toi qui n’as plus baisé depuis la dernière coupe du monde et qui n’a plus écrit de chanson depuis bientôt deux années, es-tu bien placé pour nous apprendre à écrire une chanson ?”
Ce à quoi je répondrai, avec le détachement qui me caractérise et qui fait de moi – potentiellement – le dernier dandy de la planète France Drôme immeuble dans lequel j’habite de chez moi : “vous avez le choix, en France, entre Gainsbourg qui est mort, Polnareff qui n’a plus écrit de chanson depuis encore plus longtemps que moi et qui demande à Sarko de le faire réver, Goldman qui écrit la même chose depuis 30 ans, Obispo qui me fait honte à être bordelais, Bénabar qui est sûrement très gentil … et moi. Donc c’est mieux pour vous que ça soit moi et pis c’est tout.”
Et je vous rappellerai que si j’avais voulu, j’aurais pu être plus célèbre que Jésus Christ, moi aussi. Mais j’ai pas voulu, du moins pas pour l’instant.
Donc soyez heureux, vous allez apprendre comment faire une chanson avec un maître en la matière.
Et puis si vous n’êtes toujours pas convaincu, ce qui me semble totalement exclu au vu de l’impressionnante démonstration ci-dessus, vous avez le droit d’écouter les travaux du Maître en cliquant juste ici.
Maintenant que vous êtes totalement convaincu de ma légitimité, je peux redresser la barre et entrer dans le vif du sujet.
Mon idée, en écrivant ce premier post, est de faire une série qui suivra toutes les étapes de l’écriture d’une chanson, depuis la génération de l’idée jusqu’à l’enregistrement de la version finale, en passant par tous les tâtonnements du processus.
Je ne sais pas si je changerai d’avis en cours de route, mais je vais essayer de me tenir à une discipline d’écriture d’au moins trois articles par semaine, au risque de poster parfois des choses très courtes…
Dans ce premier post, je vais vous brosser un tableau général des premiers moments d’une chanson.
Je n’aime pas ce mot, “chanson”, parce que je trouve qu’il a quelque chose de banal. Je n’irai pas jusqu’à dire que je préfère le terme anglais “song” … mais en fait presque, parce qu’il a quelque chose de mystérieux, qui s’accorde plus à la perception que j’ai de la musique … et puis, il me fait penser à “Julia” des Beatles, dans laquelle John Lennon chante “so I sing a song of love for Julia“. Et moi, dès qu’il y a le mot love dans une chanson …
J’utiliserai quand même le terme de “chanson”, même si je souffrirai à chaque fois que je le taperai …
La première étape pour composer une chanson est d’en avoir envie. Cela peut sembler évident, mais quand j’écoute certaines choses, je me dis que le responsable n’avait pas envie de composer, mais plutôt de régler un compte avec la musique.
ENFIN BREF, j’ai décidé que je ne critiquerai pas.
…
Pas trop.
…
Pas toutes les lignes.
Lorsque l’on parle de musique, l’envie est absolument primordiale, parce que la musique n’est rien d’autre que l’expression d’une pulsion vitale organique, qu’aucun mot n’est assez puissant pour totalement représenter.
Si l’on réfléchit un peu, la musique par rapport aux autres arts, n’a aucun support. La peinture, la sculpture … ont un support visuel. La danse, idem. Le foot (SI, C’EST UN ART). La pleurnicherie a comme support … heu …. les autres, en ce qui me concerne …
Mais la musique, rien. Les partitions ne font pas entendre la musique, elles la notent et sont bien incapables de transmettre tout ce qu’une exécution de la musique génère.
La musique est une simple vibration, invisible à l’oeil, mais qui touche au cœur de celui qui l’écoute.
Or, si vous n’avez pas un minimum d’envie, si vous n’avez pas une vibration intérieure qui vous pousse, vous ne pourrez JAMAIS faire de musique.
Je ne peux pas expliquer quelle est la nature de cette envie, de cette vibration … parce que je n’en ai pas la moindre idée.
Je la ressens, c’est tout. C’est une forme de sentiment qui est toujours présent, qui me renvoie à quelque chose d’harmonieux, de pur et de très élevé. Une sorte de source qui coule en permanence et dont la musique constituerait, en quelque sorte, un aperçu. Comme si j’en “prenais un verre”.
Et plus le temps passe, plus le besoin de venir s’abreuver à cette source est important, plus on essaie d’en prendre plus … parce que cette source est intarissable.
Il n’y a absolument rien de mystique dans ce que j’écris, je déteste ça. J’essaie simplement de vous décrire une sensation d’un énorme flot continu de je ne sais quoi (et ce qui précède vous démontre l’aisance avec laquelle j’y parviens …), que l’on pourrait appeler l’inspiration, et qui me semble très importante lorsque l’on prétend vouloir faire de la musique.
Et cette sensation, cette envie irrésistible, cette pulsion intérieure … est l’élément fondamental de toute création musicale.
J’approche les 1000 mots et je vais donc m’arrêter là …
La prochaine fois, je vous parlerai de la naissance de l’idée musicale.
Posted in La Composition Musicale Tagged: chanson, composition, La Musique Classique, singwriting, songwriter