Editions Thierry Magnier, 2009 - 85 pages - 7,80€
Jim, seul, doit rédiger les derniers événements survenus durant les mois écoulés, depuis janvier, pour faire le vide dans la tête, bien amochée, d'ailleurs, avec un oeil poché et la boule à zéro. Jim revient sur tout, son enfance, son père au trou, sa mère à son tour inquiétée, le gamin confié à Nini, l'amie de la famille, ou disons qu'il fallait le planquer, dans une cantine rouge, et sursauter au moindre bruit suspect, veiller à toute visite inquiétante... Jim en a plein le sac de ses histoires, il fait son rapport, comme lui demandent le juge, Alexandra la princesse, sa prof en fait, et José le psy. Cela ne peut pas être pour un mal, contrairement à ce que pense Sophie, ainsi expliquera-t-il cette histoire de pirate des Garages-Vides, mais en passer par là demande aussi un long travail de visualisation globale.
Le rapport de Jim peut paraître bien décousu au départ, pas franchement engageant, mais ce serait se leurrer d'imaginer un compte-rendu d'une vie de râtés avec son lot de misère et de galère. Taratata. Le rapport est rédigé à la première personne, du coup le texte de Jim est une claque, pour vous dire lisez-moi, vous ne le regretterez pas. En effet, tout vient du coeur, c'est bien raconté, avec les tripes et l'envie, en passant par les zigzags. Signe des temps difficiles avec éclaircie au tournant.
C'est très court, seulement 80 pages, mais c'est tout à la fois juste, poignant, irrésistible, drôle, bizarre, prise de tête, intelligent et sensé. Et ça vous plante le clou bien comme il faut, là où il faut.
Madeline, libraire à L'Eau Vive, s'est sentie "trop remous dans le coeur".