Présent à Aguiléra lors du match Biarritz - Satde Français, Renvoi aux 22 vous propose un petit compte-rendu subjectif de la rencontre...
Il faisait un temps splendide, cet après-midi et les tribunes des deux Serge (Kempf et Blanco) étaient bien garnies. On pouvait y croiser, parmi les 11500 spectateurs, un ex-sélectionneur (et accessoirement ministre) assis aux côtés du sélectionneur en exercice, accompagné par son frère.
Placé loin de la corbeille aux grosses légumes, on ne pourra pas vous narrer ce qu'ils ont bien pu dire sur la rencontre. Sans doute les deux hommes auront analysé les forces et les faiblesses des internationaux, fort nombreux sur la pelouse, puisque les deux clubs se devaient de relever la tête après quatre premières journées très insatisafaisantes.
Peut-être Marc Lièvremont aura-t-il noté qu'avec Imanol Harinordoquy, le BO a repris des couleurs. Le joueur protée du Biarritz Olympique a mis ses partenaires dans le sens de la marche. Et il valait mieux avoir de l'allant, aujourd'hui, tant les Parisiens avaient décidé de faire le maximum pour rapporter des points de leur déplacement en terre Basques. Aperçus du côté de la place Sainte-Eugénie, la veille du match sur le coup de 21h30, les Argentins du Stade Français, tout de rose vêtus, devaient sans doute préparer leur affaire. Car Rodrigo Roncero et juan-Manuel Leguizamon ont été particulièrement présent dans le combat, au près pour le pilier comme le troisième ligne, ce dernier s'autorisant des interventions au large toujours dangereuses pour le locaux.
Globalement, Biarritz s'est montré un peu plus dominateur que Paris. Mais les fautes de main, toujours trop nombreuses, associées à un rideaux défensif assez efficace des hommes d'Ewen McKenzie, n'auront pas permis aux Biarrots de concrétiser leurs occasions sur des attaques placées. Les trois essais des rouges et blancs auront été marqués sur des occasions en première main. Une chandelle mal négociée par Paris aura conduit au premier essai, le suivant sera l'oeuvre d'un contre et le dernier d'une jolie contre-attaque négociée comme il le fallait par Valentin Courrent et conclue au sprint par Takudzwa Ngwenya.
Imanol Harinordoquy, on l'a dit, mais aussi l'ensemble de la troisième ligne Biarrote est à créditer d'un bon match. Le pack semble encore avoir du boulot, notamment dans le jeu courant, où il ne parvient toujours pas à reproduire les groupés pénétrants si efficaces entrevus lors des matches de préparation. Derrière, il manque toujours un buteur et le centre Ayoola Erinle n'est pas encore au niveau auquel ses dirigeants espèrent le voir évoluer.
Au final, le BO parait prendre le chemin de la réussite et peut nourrir quelque espoir pour la suite.
Mais malgré un jeu moins approximatif et trois essais inscrits, Biarritz n'empochera pas le point du bonu offensif. Le Stade Français, mal en point, sait qu'il lui faudra compter sur les points gagnés, mais aussi ceux que ses adversaires potentiels seront susceptibles de perdre. C'est sans doute ce qui explique (avec également l'orgueil des champions), que les coéquipiers de Mathieu Bastareaud aient montré autant de grinta pour marquer un essai à la sirène. Un essai de pénalité, accordé par Monsieur Berdos après une série de pénalités accordée à 5 mètres de l'en-but.
Le Stade Français ne rapporte aucun point de son déplacement et s'enfonce au classement. Cela est d'autant plus fâcheux pour eux que les autres concurrents aux quart-de-finales, Brive et Bayonne, l'ont eux largement emporté. Paris n'a qu'épisodiquement montré des dispositions offensives convainquantes. Parmi les satisfactions relatives, Mathieu Bastareaud, qui se met à faire des passes.
On notera aussi l'activité de la charnière parisienne, qui n'a cependant pas réussi à varier suffisamment. La même abondance de coups de pied et de chandelles a eu pour effet de donner des occasions de contres à Biarritz, qui ne s'est pas privé de les exploiter.
On se demande comment Paris va gérer la suite de la compétition. Sans jouer les Cassandre, ont peut estimer qu'Ewen McKenzie devra prouver qu'il peut insuffler des changements tactiques à ses joueurs, qui ont pourtant montré du potentiel lors de certaines phases offensives jouées à la main.
Aujourd'hui, Biarritz a repris une marche en avant qu'il devra confirmer dès la semaine prochaine lors d'un derby alléchant. Quant au Stade Français, la crise couve et le président Guazzini, qu'on n'a pas vu dans la corbeille VIP d'Aguiléra, devrait avoir quelques conversations avec son staff. Il commence à y avoir urgence...