Après deux jours mitigés, l'heure était arrivée de voir si le festival offrait un dernier sursaut d'intérête, ou restait mi-figue mi-raisin.
Et l'entrée en matière, plus encore que le premier ou second jour, fut excellente, avec la venue de Metric. Ok, j'avoue craquer sur Emily Haines, la très belle chanteuse du groupe et ses jambes superbes. Mais en une demi-heure, le quatuor m'a totalement convaincu, alors que je n'avais jeté qu'une oreille distraite à "Fantaisies", le dernier opus du groupe. C'est rock juste ce qu'il faut, un rien bubblegum, mais très bien écrit : en gros, on n'a pas honte de minauder avec Emily Haines, de sautiller sur ces titres pop tendue. C'est chouette, le public est ravi et suit bien : mention très bien !
Le MySpace de Metric
Ce sera un peu difficile d'en dire autant de Lily Wood and the Prick (Avant Seine), car je n'ai écouté que d'une oreille très distraite. Robin McKelle ne me fera quant à elle même pas me déplacer jusqu'à la scène où elle se produit, donc le prochain concert vraiment vu sera celui de Hindi Zahra...
Donc, c'est la dernière représentante des Avant Seine qui se produisait sur la scène de l'industrie. Et ce fut une bonne surprise, assurément, avec ce mélange plutôt subtil de folk désertique et d'influences arabes, donnant cette couleur douce-amère assez charmante. Pleines de charme, les chansons sonnent évidentes, pas complaisantes, et gardent surtout cet aspect spontané : en bref, on pourrait s'attendre à les entendre jouées au coin de la rue, à la terrasse ensoleillée d'un café. Chouette, vraiment un bon moment car en plus totalement inattendu.
Le MySpace de Hindi Zahra
Ouch, Sliimy ensuite. Je vais être franc : la tâche pop bubblegum à la française a confirmé ce que ses détraceurs disent de lui. En plus, le gars a l'air de se la raconter. Franchement insupportable dans son genre ! Le contraste est assez frappant avec Eagles of Death Metal sur la grande scène, le groupe emmené par le bas du front Jesse Hugues. Soyons francs, la musique du groupe ne casse pas trois pattes à un canard, entre hard-rock lourdingue et pitreries du chanteur, qui a fait de sa moustache une arme de "séduction" massive, en tout cas lui permet de faire joujou avec le public. J'avoue en rien connaître du groupe, mais le public se réveille réellement quand Josh Homme fait une apparition, égayant un peu cette dose de rock'n'roll un brin indigeste...
Le MySpace de Eagles of Death Metal
D'ailleurs, le pseudo-mystère était de fait éventé par l'apparition de Josh Homme. S'il était là, c'était pour assurer un set avec Them Crooked Vultures, son nouveau "supergroupe" avec ses copains Dave Grohl, John Paul Jones (et Alain Johannes), pour ce qui était un de leurs premiers shows. et ce ne fut pas loin d'être excellent, avec cette rythmique vraiment infernale, le chant de Homme et ces compositions bien carrées, entre stoner, hard-rock et blues enflammé. Le set est allé en s'améliorant, les différents membres prenant visiblement plaisir à être là, à s'en donenr à coeur joie, devant un public en transe de voir Homme et Grohl. A surveiller de très près, ce qui emblait prévisible vu le CV des membres...
Des extraits par ici
Le set de MGMT s'annonçait pour le coup très violent dans l'enchaînement des univers musicaux. Ce qui était à craindre également, c'est que, comme c'est apparemment souvent le cas, le soufflé MGMT s'est complètement dégonflé sur scène. Malgré ses hymnes formidables ("Time to Pretend", "Kids") ou ses pures perles pop ("The Youth") ou funky ("Electric Feel"), le groupe joue en donnant l'impression de s'en foutre, avec une désinvolture qui rejaillit sur les chansons, sur la voix de Andrew VanWyngarden, sur l'ambiance générale. Je n'aime pas cette impression de je m'en foutisme qui saborde les chansons, les rabaisse : en gros, je suis encore une fois déçu par MGMT sur scène (après les Eurocks 2008)...
La fin s'annonce ravy, avec les Klaxons sur la scène de la cascade. Bon, ce n'est pas trop ma tasse de thé, mais ça reste écoutable, entre pop faussement provocante et ambiance de rave party McDo, sur "Atlantis to Interzone". Ceci dit, ils sont concentrés, bien à leur set, et ça passe gentiment. Beaucoup moins digeste, c'est The Prodigy qui s'avance vers la grande scène. Je pensais que j'allais bien triper, mais en fait, c'est bien trop sauvage pour être appréciable : du rentre-dedans, des cris, des gesticulations sur fond de lightshow impressionnant : c'est un peu ça. Globalement, c'est un peu toujours la même chanson qui revient, avec une plus forte réaction du public sur les anciens titres "Firestarter", "Breathe", ou encore "Smack My Bitch Up", mais tout marche, il y a de la poussière partout à cause des sauts du public, mais à 100m de la scène, ça n'a plus trop le même effet. J'ai tenu presqu'une heure, pas sûr qu'ils aient joué longtemps après, mais j'étais bien barbouillé déjà.
C'est donc là-dessus que je quitte cette édition de Rock en Seine, pas forcément mémorable, avec des têtes d'affiche qui n'ont pas toujours assuré (quand elles sont venues sur scène...) mais aussi de bonnes surprises : le bilan reste mitigé ceci-dit.