L’an passé, on vous disait que l’AFC Sud était maintenant la division la plus forte de la NFL, remplaçant la NFC Est mais on peut dire que celle-ci est pas mal de retour au sommet, même si les Cowboys sont encore gais et les Phillies mangent maintenant des chiots pour déjeuner.
Colts d’Indianapolis
2009 est une année de transition pour les Colts, surtout au niveau des entraîneurs. Voici la liste complète des changements depuis l’an passé :
> Entraîneur-chef : Jim Caldwell (8e saison avec les Colts et assistant de Dungy à Tampa Bay) remplace Tony Dungy (qui était à la barre depuis 2002 et maintenant mentor d’annihilateur de chiens).
> Coordonnateur offensif : Clyde Christenson (aussi 8e saison avec les Colts et aussi assistant de Dungy à Tampa Bay) remplace Tom Moore (qui était avec les Colts depuis 12 ans et qui restera vraisemblablement à titre de consultant).
> Entraîneur de ligne offensive : Pete Metzelaars (avec les Colts depuis 2003 et ancien TE avec les Bills quand ils chokaient tout l’temps) remplace Howard Mudd (qui était aussi avec les Colts depuis 12 ans et qui restera aussi à titre de consultant).
> Coordonnateur défensif : Larry Coyer (ancien coordonnateur défensif des Broncos en 2003-2006, i.e. quand ils étaient super bons contre la course et ensuite coach de la ligne défensive des Bucs depuis 2007) remplace Ron Meeks (qui était avec les Colts depuis 2002 et maintenant coordonnateur défensif des Panthers). À noter que, malgré le succès défensif de Coyer à Denver, les Broncos s’étaient fait torcher deux fois par les Colts dans les playoffs pendant ces années-là. Oh, the irony!
Donc, beaucoup de changements dans la hiérarchie de l’équipe. Reste à voir comment les joueurs vont assimiler tout ça. Peyton a déjà eu son mot à dire là-dessus ce printemps…
En attaque : 2009 marquera aussi la fin de l’époque Marvin Harrison. Manning et Harrison formaient le duo QB/WR le plus prolifique de l’histoire de la NFL et jouaient ensemble depuis 1998. Le pauvre Marvin était même en voie de menacer les records de Jerry Rice mais il s’est explosé le genou en 2007 et n’a jamais plus été le même. Ce bon vieux bougre à l’attitude exemplaire s’est même mis à se mêler à des histoires de gun à Philadelphie. Et on rappelle que Philadelphie est plus que jamais une ville où il faut pas aller.
Qu’importe, Manning débute la saison en bien meilleure forme que l’an passé et a toujours de bons receveurs autour de lui. Reggie Wayne est déjà le leader depuis trois saisons et Anthony Gonzalez, qui en est à sa troisième saison, devrait devenir, comme dirait Jacques Demers, une arme dangereux, comme un fisil. S’ajoutent à ce duo le toujours fiable Dallas Clark qui est un WR blanc déguisé en TE, Austin Collie qui au dire de Manning est un nouveau Brandon Stokley, Pierre Garçon qui est vite vite vite et, possiblement, notre homie Samuel Giguère qui pourrait très bien saupoudrer le terrain de « Tabarnak! » bien placés cette saison si l’un des autres WR se blesse. Giguère reste présentement dans l'équipe de pratique mais sait-on jamais...
Côté RB, Joseph Addai aura maintenant de l’aide de grande qualité avec la recrue Donald Brown, choix de première ronde en 2009. Brown avait beau jouer au Connecticut, il a quand même ramassé 2000+ verges l’an passé. C’est un workhorse qui a porté l’offensive de son équipe sur ses épaules l’an passé et devrait pouvoir déloader Addai qui est pas reconnu comme le plus tough des running backs.
La ligne offensive possède plusieurs points d’interrogation ainsi qu’un haut taux de bidoche. Le left tackle Tony Ugoh a été récemment remplacé par Charlie Johnson, ce qui met un gros doute sur la force mentale du 1er choix au repêchage de 2007. Semblerait qu’il aime pas trop se salir. On espère qu’il va se défifuriser ou bien se recycler à une autre position. Jeff Saturday est de retour au centre, ce qui est une excellente nouvelle. Monsieur Samedi avait raté le début de la saison l’an passé et ç'avait vraiment nui à l’équipe. Le right tackle Ryan Diem est aussi de retour mais a bobo au dos pour l’instant. La ligne sera complétée par Mike Pollak et un autre joueur à déterminer pour remplacer Charlie Johnson comme left guard. Peut-être Ugoh? Peut-être Jamey Richard? On fait confiance à Metzelaars et Mudd pour nous compléter un beau paquet. La ligne offensive des Colts a eu une saison ordinaire l’an passé mais est une des meilleures de la ligue depuis au moins 10 ans.
En défensive : le changement d’entraîneurs marque aussi un changement de mentalité pour la défensive des Colts. Sous Dungy, les Colts ont toujours eu une petite défensive rapide pour mieux jouer le Tampa 2, ce qui les aidait contre la passe mais pas contre la course. Ainsi, quand les Pats avaient un 3e jeu et 13 contre les Colts, ils pouvaient calmement donner le ballon à Kevin Faulk pour que celui-ci trotte une quatorzaine de verges, causant l’émanation de moults sacres dans certaines chaumières du grand Montréal. Répéter ce scénario en changeant « Pats » par « Chargers » et « Kevin Faulk » par « Un p’tit câlisse » et vous avez la raison principale de l’élimination hâtive des Colts lors des deux dernières saisons.
Ils ont donc décidé d’investir dans la viande de leur ligne défensive cette année. Coyer a bâti ses excellentes saisons à Denver en développant un mur contre la course et il tentera de faire la même chose à Indy. Ils ont maintenant un milieu de ligne nettement plus pesant pour stopper la course, ce qui donnera plus de liberté à Dwight Freeney, Robert Mathis et Raheem Brock pour attaquer les QB adverses.
Les linebackers sont historiquement peu connus et plutôt interchangeables chez les Colts, ça restera pas mal de même.
Quand à la tertiaire, Bob Sanders, le pilier défensif de l’équipe est évidemment déjà blessé et devrait rater au moins 54 matches cette saison. Mais quand il est là, il joue comme un taureau malgré sa taille de veau. En attendant, Melvin Bullitt le remplacera mais pour l’instant, les autres DB (Antoine Bethea, Kelvin Hayden et Marlin Jackson) sont aussi blessés. Ça sent la soupe chaude.
En impondérabilité : c’est toujours un coup de dés quand on change tous les entraîneurs comme ça, sauf que la base des joueurs reste intacte et Peyton Manning est quasiment un joueur-entraîneur comme Reggie Dunlop. En gros, faudra que les Colts courent plus et arrêtent la course. La ligne offensive doit donc revenir à sa forme d’antan pour éviter que Manning se fasse castrer par les Mario Williams et Kyle Vanden Bosch de ce monde. Et la ligne défensive doit pouvoir arrêter le jeu de course des Titans. On gage un gros deux que ce sera suffisant pour reprendre la tête de la division.
Pronostic : 11-5 / 1er dans la division.
Jaguars de Jacksonville
Les Jags ont surpris tout le monde l’an passé en s’écroulant complètement, surtout en offensive, alors qu’ils étaient perçus comme la prochaine équipe dominante de cette division. Les blessures à la ligne ont été la principale raison mais David Garrard a aussi déçu, étant incapable de devenir le leader qu’on attendait de lui suite à sa bonne saison 2007. Ça pardonne pas quand tu joues deux fois contre les Colts et les Titans.
En attaque : Garrard, donc. Jamais vraiment été un Drew Brees mais plutôt un QB conservateur qui ne faisait pas d’erreur et qui pouvait courir de temps en temps. Ses 18 touchés vs 3 interceptions et son QB rating de 102.2 en 2007 étaient impressionnants. L’an passé, son ratio TD-INT est tombé à 15-13 et il a eu 7 fumbles en plus. Dans leurs 6 matches contre une défensive dans le top 10 de la ligue, les Jags n’en ont gagné qu’un seul. On parle ici d’une équipe à l’attaque unidimensionnelle.
Cette dimension s’appelle Maurice Jonew-Drew. Maurice est petit. Maurice a aussi des cuisses de train. Maurice sait comment pogner des ballounes, contrairement à l’ensemble des receveurs jacksonvilleux. Mais Maurice est maintenant seul. Fred Taylor a quitté l’équipe après une belle carrière pour aller donner un dernier p’tit kick avec les Pats. Les Jags n’ont personne de pertinent pour le remplacer et se croisent les vœux pour que Maurice porte l’attaque sur ses épaules tout au long de la saison. Il a beau être un des top RB de la ligue, si la ligne offensive se remet mal de ses plaies antérieures, la saison sera longue et pénible.
Maurice espère donc que la venue de Torry Holt comme WR #1 débloquera enfin le jeu aérien parce que c’est pas Mike Walker ou Troy Williamson qui va le faire.
En défensive : Les malheurs des Jaguars ne sont pas seulement à l’attaque, par contre. Leur colossale ligne défensive qui faisait shaker tout le monde en 2007 n’est plus l’ombre d’elle-même depuis que Marcus Stroud est parti à Buffalo. John Henderson a eu sa pire saison en carrière l’an passé et devra se remettre sur la bonne track. Statistiquement, les Jags ne sont pas si mal contre la course mais ne font plus autant de sacks et ne mettent plus autant de pression sur la ligne offensive adverse. Ils ont beaucoup de misère dans la zone rouge et accordent beaucoup de touchés.
Les linebackers sont solides sans être des grandes stars. Ils sont plutôt petits et rapides, ce qui est efficace quand la ligne défensive fait sa job mais beaucoup moins quand ils doivent assurer les arrières contre la course. Daryl Smith est le leader à cette position et pourrait être de calibre à faire le Pro Bowl.
Les Jags avaient aussi jadis une tertiaire capable de provoquer des choses, principalement grâce à Rashean Mathis. Mathis s’est blessé au début décembre l’an passé et a raté le reste de la saison. Il revient cette année en bonne forme et tentera de revenir à son niveau all-star de 2006. Les Jags en ont besoin, ils ont terminé 24e contre la passe l’an passé et ont laissé partir leur safety Gerald Sensabaugh (à Dallas), qui était probablement leur meilleur joueur défensif en 2008.
P’têt que Maurice pourrait jouer un peu en défense…
En impondérabilité : le manque d’étincelles est flagrant. Les Jaguars sont maintenant l’équipe la plus drabe de la ligue, en plus d’être turquoise et noire. Même leurs fans les désertent et la plupart de leur matches à domicile pourraient ne pas être vus localement à tv (les fameux « blackout » imposés par la NFL). Leur coach a beau être en suit de temps en temps, il ne semble pas capable de combler les faiblesses de son équipe, alors qu’ils étaient si près du but il y a deux ans. Del Rio marche sur des œufs cette année et espère que son nouveau coordonnateur défensif, Mel Tucker, saura ramener la défensive à son niveau de 2006-2007, sinon faudra qu’il fasse marcher la crisse de sirène pour que l’monde aille peur.
Pronostic : 6-10 / 4e dans la division.
Texans de Houston
Bon, ça fait les niaiseries. Les Texans ont repêché au fil des ans un shitload de bons joueurs et n’ont tout simplement pus d’excuses s’ils veulent continuer à être des perdants. On les sent toujours sur le bord d’exploser mais ils se contentent, du moins depuis deux ans, de ne jouer que pour .500 et c’en est fâchant. Pas aussi hystériquement enrageant que le fait que le Canadien soit en mission génocidaire pour éradiquer toute trace de joueur francophone à Montréal, mais quand même…
En attaque : les Texans ont donné un choix de première ronde à Atlanta pour aller chercher Matt Schaub en 2007 et celui-ci ne leur a que partiellement donné raison. Schaub a raté 10 matches les deux dernières saisons pour plein de raisons différentes : épaule disloquée, entorse au MCL, commotion, maladie. On parle pas encore ici de blessures chroniques au vagin mais reste que Matt devrait essayer de jouer une saison complète parce que quand il joue, il est plutôt efficace et que son remplaçant n’est nulle autre que Dan « Safety » Orlovsky. L’an passé, il a commencé smooth mais ses deux premiers matches étaient contre les Steelers et les Titans, qui ne sont ni de la tarte, ni du gâteau. Par la suite, ça s’est replacé et il a eu une moyenne de 295 verges par match avec 14 TD contre seulement 5 INT dans ses 9 derniers matches. Il a gagné ses 5 rencontres à domicile mais a perdu 5 de ses 6 matches à l’étranger. Un pattern à retenir pour votre pool.
Schaub est très bien entouré. Il peut compter sur Andre Johnson, possiblement le meilleur WR de la NFL, en plus de Kevin Walter et Andre Davis, deux autres bonnes options. Walter a surgi en 2007 pendant la blessure à Johnson en pognant 65 ballounes. S’ajoute à ça Owen Daniels, un des meilleurs tight ends de la ligue qui est allé au Pro Bowl l’an passé avec ses 70 attrapés pour 862 verges.
Mais ce n’est pas tout. Depuis plusieurs saisons, les Texans peinaient à se développer un jeu de course respectable avec les Ahman Green et Ron Dayne de ce monde, sans succès. Ils ont la brillante idée de repêcher Steve Slaton, le petit prodige (dans le sens de petit…) de West Virginia, qui les a gâtés à sa première saison : 1282 verges par la course avec 9 TD, en plus de 50 catches et un autre 377 verges par la passe. Dans le pool 6VB, Guy Gazon l’avait repêché en 16e ronde. Talk about a great deal! Slaton devrait continuer à produire cette saison, bien protégé par une ligne offensive qui s’améliore constamment et qui devrait être la meilleure de la courte histoire des Texans cette année. Le coach de la ligne offensive, Alex Gibbs, est un descendant de Denver, tout comme l’entraîneur-chef Gary Kubiak. On sait que Denver est une usine à chier des bonnes lignes offensives. C’est un système que ces messieurs essaient donc de recréer à Houston. Un système de zone blocking axé sur la rapidité plus que sur le talent pur. Le left tackle Duane Brown a joué toute la saison l’an passé à son année recrue et devrait s’améliorer davantage. Le left guard Chester Pitts a joué toutes les games depuis que les Texans existent et est le pilier de la ligne, avec le right tackle Eric Winston. Le centre Chris Myers est plutôt petit (i.e. moins de 300 lbs) et peut se faire bardasser par des gros nose tackles comme Shaun Rogers. Sauf que des gros tas de bidoche comme Rogers, y’en a pas beaucoup fak c’est pas si grave.
Tout ça fait en sorte que les Texans ont terminé la saison dernière comme la 3e meilleure attaque de la ligue en verges. Ils devront toutefois essayer de scorer un peu plus dans la zone rouge où ils ont été particulièrement inefficaces.
En défensive : On se rend tous compte maintenant que les Texans étaient pas si niaiseux de préférer Mario Williams à Reggie Bush en 2006. In your face, world! Williams est en train de devenir une star défensive et a fait 46% (12, suivant ses 14 en 2007) des sacks de son équipe l’an passé. Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle. Le gros Mario est pas mal tout seul sur cette pitoyable ligne défensive. Amobi Okoye, choix de 1ere ronde en 2007, ne joue pas à la hauteur des expectations, comme dirait Moose Dupont ((C) Bob). Travis Johnson est un gros nose tackle qui serait beaucoup plus efficace dans un système 3-4 que dans le présent système 4-3. Les Texans sont quand même allé chercher Shaun Cody à Détroit et Antonio Smith en Arizone pour tenter de s’améliorer. On leur souhaite bonne chance.
Côté linebackers, les Texans sont plus solides avec DeMeco Ryans, Xavier Adibi et leur nouvelle acquisition de USC, Brian Cushing. Celui-ci s’est développé à une des meilleures écoles défensives du collégial et devrait avoir un impact immédiat. Ryans, après avoir été meilleure recrue défensive en 2006, peut maintenant être considéré comme un des meilleurs MLB de la ligue. Adibi a, quant à lui, un excellent nom. La poreuse défensive des Houston, qui a terminé 27e l’an passé en points alloués, dépendra principalement de ces trois gaillards si elle veut devenir respectable.
La tertiaire était moyenne l’an passé et devrait encore l’être cette année. Leur meilleur joueur, le CB Dunta Robinson, s’est déchiré le bon vieux ACL au milieu de la saison 2007 et n’est pas revenu à son ancien niveau en 2008, laissant 67% des passes pitchées vers lui tomber dans les mains du WR qu’il couvrait. Ça n’a pas empêché Dunta de se penser bon et de bruyamment refuser un nouveau contrat avec les Texans. Ils ont donc dû lui donner la tag de franchise pour le garder. Son collègue Jacques Reeves est meilleur que lui même s’il a la fâcheuse habitude de pas regarder le ballon quand il est lancé vers lui. Comme safety, les Texans devraient pouvoir compter sur Dominique Barber, qui en sera à sa 2e saison et sa 1ere comme partant, et sur l’ancien cornerback converti en safety, Eugene Wilson. Wilson a bien fait du temps où il était avec les Pats et est aujourd’hui connu comme le gars qui s’est fait illégalement bloqué dans les pattes par le dos de Brett Favre. Wilson est d’ailleurs toujours blessé et son cas est évalué au jour le jour.
En impondérabilité : le spectre de loser commence à peser lourd à Houston. Ils sont pas chanceux de jouer dans une division tough mais ils commencent à accumuler une sérieuse quantité de talents et ils ont un coach respectable qui devrait avoir eu assez de temps pour installer son système. Tout ceci ajoute de la pression à tout le monde, surtout à Kubiak, qui a plus d’une croustille sur l’épaule. Si les Texans font pas les playoffs, on peut s’attendre à un petit nettoyage l’an prochain. Fait amusant, le DG Rick Smith a congédié le coordonnateur défensif Rick Smith cette année. Well, that takes care of that!
Pronostic : 9-7 / 2e dans la division (si, si, vous avez bien lu).
Titans du Tennessee
Les Titans ont surpris bien du monde l’an passé en terminant la saison avec la meilleure fiche de la ligue et en commençant 2008 avec 10 victoires consécutives avant de perdre contre les Jets. On s’attendait à avoir une équipe solide au Tennessee mais pas dominante de la sorte, surtout avec les incertitudes aux postes de QB et WR. Heureusement, les Titans peuvent compter sur la plus belle moustache de la ligue comme entraîneur-chef. Jeff Fisher est là depuis 1994 et il sait tirer profit au maximum du talent qu’il a dans son équipe.
En attaque : Vince Young a commencé 2008 au poste de QB (après deux saisons plus que moyennes) sans lancer la moindre passe de touché en présaison et en se faisant torcher par la défensive des Jags lors du premier match (2 INT). Il a commencé à se faire huer par ses propres fans, a pleuré, a écrit dans son journal personnel que les gens du Tennessee étaient pas fins, puis s’est blessé au genou au 4e quart pour laisser la place à Kerry Collins. Collins a joué le reste de la saison.
Puisque les Titans sont avant tout une équipe de course, Collins a pu jouer de façon conservatrice, sans trop faire d’erreurs, sans se faire trop menacer derrière sa fantastique ligne offensive (12 sacks alloués l’an passé, #1 dans la ligue avec Denver) et sans trop pitcher à ses quidams qui lui servent de receveurs de passes. On anticipe une saison 2009 avec la même stratégie. Par contre, les Titans affrontent de meilleures défensives contre la course cette année comparé à l’an passé. En 2008, dans les 5 matches opposant les Titans à une défensive dans le top 7 de la ligue, ils n’ont couru que 305 verges au total avec 6 TD et une pitoyable moyenne de 2.4 verges par course. Dans les autres matches, ils ont conservé une moyenne de 4.98 verges par course avec 18 TD et près de 1700 verges. On peut donc conclure qu’ils peuvent être arrêtés s’ils ne se concentrent encore que sur la course.
Chris Johnson, une des meilleures recrues offensives l’an passé, a terminé la saison avec 1228 verges. Par contre, il a ramassé 538 verges en 4 matches contre les pires défensives de la ligue contre la course (Bengals, Browns, Chiefs et Lions), ce qui fausse un peu les données. Il sera encore aidé par l’adorable boule de suif qu’est LenDale White. White a perdu 30 lbs durant la saison morte et on se demande s’il sera utilisé de la même façon cette année. En 2008, Chris Johnson n’a fait que 39% des courses de l’équipe quand ils étaient dans la zone rouge, laissant la place au dodu LenDale qui a fini la saison avec 15 TD (contre 9TD pour Johnson). On verra possiblement plus de courses de Johnson proche de la zone des buts et plus de course du désuiffé LenDale dans le reste du terrain. À voir.
On peut aussi s’attendre à voir les Titans devoir passer plus souvent cette année. Le départ d’Albert Haynesworth se traduira sûrement en plus de points accordés par la D du Tennessee, donc moins de courses pour préserver une avance. Fisher s’en attend peut-être puiqu’il est allé chercher Nate Washington à Pittsburgh et a repêché Kenny Britt de Rutgers en 1ere ronde pour venir en aide à Justin Gage, le seul WR qui reste. Avec les TE Bo Scaife et Alge Crumpler, les Titans ne sont pas tout nus dans leur jeu de passe mais on constate encore une fois cette année un grave manque de playmakers qui peuvent faire une différence. Ajoutons à ça un QB vieillissant qui n’a pas eu une grande carrière et un backup qui n’est visiblement pas assez solide mentalement pour être QB partant dans la NFL et on peut commencer à avoir certains doutes sur l’offensive Tennesseuse si jamais leur D ne les tient pas dans le coup.
En défensive : heureusement pour eux, la défensive reste solide cette année, malgré le départ de Fat Albert. Kyle Venden Bosch est de retour, tout comme Jevon Kearse, qui a étonnamment joué tous les matches sans être blessé l’an passé. Il n’est plus le freak qu’il était mais les offensives adverses doivent quand même considérer sa présence quand ils font leur plan de match. Haynesworth sera remplacé par Jason Jones qui en est à sa 2e année. Il sera aidé par les up-and-down de Tony Brown et la venue du choix de 2e ronde d’Auburn, Sen’Derrick (!) Marks. Maaaan, Sen’Derrick!? Where will those crazy names ever stop?
Les deux LB principaux, David Thornton et Keith Bulluck, sont de retour. Ce sont deux LB solides et réguliers qui font la job ben comme faut. Ils sont aidés par Stephen Tulloch qui a remplacé Ryan Fowler l’an passé. Encore une fois, l’absence de Haynesworth devrait avoir un impact sur leurs rôles et les résultats obtenus. Le bloquage contre la course prendra plus de leur temps et ils ne pourront plus dropper au champ arrière comme avant pour aider les safeties contre la passe.
Au moins, les Titans peuvent compter sur un des meilleurs duos de safeties dans la NFL. Chris Hope et Michael Griffin, aidés par les cornerbacks Nick Harper et Cortland Finnegan, ont limité les QB adverses à un rating moyen de 69.2 l’an passé. On leur prédit une fois de plus une saison efficace pour terminer dans le top 10 de la ligue contre la passe, surtout si les équipes adverses courent davantage.
Et c’est à ça que ça se résume : durant les deux dernières saisons, les Titans sont 22-5 quand Haynesworth joue et 1-4 quand il ne joue pas. Son absence sera un très gros trou à combler. On peut s’attendre à ce qu’ils accordent plus de points et qu’ils aient donc à lancer davantage, ce qui n’est pas très bon dans leur cas.
En impondérabilité : les Titans débutent la saison 2009 contre des équipes pas mal plus tough que l’an passé : @PIT, HOU, @NYJ, @JAX, IND, @NE avant leur bye. De façon réaliste, ils pourraient très bien perdre 4 de ces 6 matches, ce qui pourrait les obliger à ajuster leur façon de jouer et découvrir les limites de leur jeu aérien. On n’a jamais cru en Kerry Collins et ça changera pas cette année. On anticipe plusieurs questionnements sur l’avenir de leurs QB d’ici la fin de la saison.
Pronostic : il y a toujours des équipes surprenantes et décevantes à chaque saison. 2009 confirmera la montée des Texans et la descente des Titans. On se risque avec une fiche de 9-7 et une 3e place dans l’AFC Sud. No playoffs.