Quels sont les aspects psychologiques et émotionnels que vivent les victimes de fraude?
«Tu te trouves tellement stupide, épais, niaiseux de t’être fait fourrer que sur le coup, t’as vraiment pas la force de te battre. Ton estime est à zéro. Tu trouves que t’es un moins que rien qui ne mérite pas de vivre. Aujourd’hui, quand je vois les victimes d’Earl Jones, je suis vraiment inquiet pour elles. Non seulement ces gens-là ont tout perdu et ne retrouveront jamais leur argent, mais le gouvernement tente de les culpabiliser en les tenant en partie responsables de leurs déboires. Je trouve cela odieux et dangereux. Ces gens-là sont fragiles à l’extrême comme je l’ai été. Ils ont besoin d’être aidés, pas jugés. Qu’est-ce que le gouvernement attend pour leur fournir une assistance psychologique et médicale?»
Citation de Claude Robinson.
Source : N. Petrowski, Cyberpresse.
Je ne suis pas une spécialiste en psychologie mais il me semble qu’ il y a peu de recherche sur les aspects psychologiques que vivent les victimes de fraude et cela est mentionné dans l’étude de Titus et Gover: Personal Fraud: The Victims and the Scams. Crime Prevention Studies, vol. 12, pp.131-151 .
On porte peu attention aux victimes de fraude car c’est moins violent physiquement que beaucoup d’actes criminels. Peut-être aussi qu’il y a un blâme implicite à l’effet que la victime l’a bien cherchée, qu’elle a été naïve de croire le fraudeur, qu’elle a été cupide parce que c’était trop beau pour être vrai.
Or, selon Ganzini , dans une de ses recherches publiée dans le American Academy of Psychiatry and the Law, “Victims of Fraud: Comparing Victims of White Collar and Violent Crimes“ , il y aurait peu de différences psychologiques entre les victimes de crimes violents et des crimes financiers.
Source :L Ganzini ; B McFarland ; J Bloom
Selon des victimes de fraude, elles peuvent se sentir violées ou avoir les sentiments suivants:
- Honte
- Culpabilité
- Baisse de estime de soi
- Colère
- Dépression
- Isolation, indifférence sociale
- Blâme social
- Perte de confiance dans le système judiciaire
- Problèmes de santé , stress.
Unfortunately, social indifference may extend to law enforcement. Often, white collar crimes are a low priority and victims of fraud may encounter skepticism, suspicion, and contempt when they seek to report the offense. This can lead to additional feelings of shame and helplessness, often referred to as “secondary victimization.” Even when law enforcement does pursue the case, fraud crimes are often difficult to trace and prove in court, unless there is physical evidence, such as a forged check or credit card receipt. Even when there is physical evidence, the perpetrator may escape detention or, if caught, may not be convicted or punished. If they are caught and ordered to pay restitution, many offenders use any means necessary to avoid paying, often liquidating their assets and hiding them out of reach, or declaring bankruptcy. Fraud victims are often left with no closure, a reality that may impede their financial and psychological recovery.
Source : Émotional Impact of Fraud.
Sur le site de la CAVAC, Le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels, un organisme sans but lucratif, utilise la définition de victime adoptée par l’ONU en 1985 ( Déclaration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalité et aux victimes d’abus de pouvoir ):
- On entend par « victimes » des personnes qui, individuellement ou collectivement, ont subi un préjudice, notamment une atteinte à leur intégrité physique ou mentale, une souffrance morale, une perte matérielle, ou une atteinte grave à leurs droits fondamentaux, en raison d’actes ou d’omissions qui enfreignent les lois pénales en vigueur dans un État membre, y compris celles qui proscrivent les abus criminels de pouvoir.
- Une personne peut être considérée comme une « victime », dans le cadre de la présente Déclaration, que l’auteur soit ou non identifié, arrêté, poursuivi ou déclaré coupable, et quels que soient ses liens de parenté avec la victime. Le terme « victime » inclut aussi, le cas échéant, la famille proche ou les personnes à la charge de la victime directe et les personnes qui ont subi un préjudice en intervenant pour venir en aide aux victimes en détresse ou pour empêcher la victimisation.
- Les dispositions de la présente section s’appliquent à tous, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, d’âge, de langue, de religion, de nationalité, d’opinion politique ou autre, de croyances ou pratiques culturelles, de fortune, de naissance ou de situation de famille, d’origine ethnique ou sociale et de capacité physique.
De plus, on y mentionne qu’ une aide d’intervention post-traumatique est offerte.
La CAVAC n’offre pas d’aide financière.