Mouais! Parce que parfois, on se demande s'ils ont conscience de notre état et de notre souffrance grrrrrrr!
Quelques exemples de comportements inadmissibles et qui m'agacent, voire me font sortir de mes gonds et secouer le collectif des blouses blanches (ou vertes!):
- quand vous prenez rendez-vous au téléphone, parce que vous êtes en poussée, pour une consultation d'urgence, et que vous tombez sur une secrétaire médicale pimbêche qui est à la limite de vous envoyer balader, est désagréable au possible, limite vous reproche d'oser appeler pour déranger le pôôôôvre Dr. ! (parade: soyez tellement gentil qu'elle va culpabiliser à mort, bredouiller et s'excuser, ou alors, faites-vous du bien, faites-lui prendre conscience de ce qu'elle fait, à savoir enfoncer un malade);
- quand on vous fait attendre une journée entière aux urgences alors que vous êtes arrivé en SAMU, vu la gravité de votre état!!!
(parade: demandez le chef de service; demander une ambulance pour aller en clinique; demander le N° du directeur de l'hosto);
- quand on vous oublie dans un couloir, sur votre civière (de préférence en petite tenue, genre chemisette d'hosto ouverte dans le dos) après un examen médical, grelottant, et qu'on ne vous ramène pas au service!(parade: choper la premère personne qui passe et lui demander de téléphoner à l'ambulance vous-même! Ils en feront une tête au service en vous voyant arriver par vos propres moyens!)
- quand on vous laisse en petite tenue (ou nu) et qu'on laisse ouverte la porte de la chambre, vous exposant au regard de tout un chacun, sans respecter votre intimité, votre dignité, votre pudeur! (et que vous ne pouvez pas vous lever car paralysé, et qu'on ne vous a même pas laissé de drap pour vous couvrir)(il existe une charte des droits du patient, plaignez-vous au chef de service et dites-lui clairement que si ça se reproduit, vous porterez plainte)
- quand on se plaint du travail que représentent vos soins! (c'est notre maladie qui les nourrit, rappelez-leur, faut arrêter de tirer sur les ambulances que nous sommes!)
- quand on vous ausculte sans vous expliquer le pourquoi; (parade: demandez comment on réagirait à votre place);
- quand le toub vous regarde de haut et vous traite comme si vous aviez 2 ans et une déficience mentale majeure! (parade: rappelez-lui votre âge, métier, vos diplômes si vous en avez, et aussi que c'est votre maladie qui le nourrit...)
- quand le toub est pressé et ne vous explique rien de rien sur votre maladie, vous plongeant dans la dépression et vous laissant imaginer le pire! (parade: s'il propose un traitement, dites que vous aussi êtes pressé et n'avez pas le temps, sauf s'il consent à vous parler vrai!)
- quand le toub promet de repasser et ne le fait pas; (rappelez-lui les effets du stress et de la déception sur l'état du malade... Demandez-lui si vous pouvez encore lui faire confiance!)
- quand les infirmières ne répondent pas quand on sonne (genre pendant 20mn, ça m'est arrivé, une chute un jour! Vous avez largement le temps de clamser!) alors qu'elles ne sont pas débordées mais se tapent une rigolade!!! (demandez à voir le chef de service pour non-assistance de son personnel à personne en danger)
- quand les infirmières vous infantilisent; (faites pareil: parlez-leur à la 3ème personne: "Alors, elle a bien fait dodo l'inf? Elle va être moins râleuse et faires ses soins correctement auj?")
- quand les infirmières vous humilient, vous laissent mariner dans urines selles etc...: immédiatement exiger de signer les papiers de sortie pour changer d'hosto, réclamer l'interne de garde et le chef de service, car là il y a grave mise en danger (infections). Vous serez étonné comme ça calme... Ayez toujours le tél. à portée de main pour appeler l'extérieur (ambulance, famille) si ça traîne.
- quand on ignore votre douleur et qu'on ne vous soulage pas! Alors même que le médecin a prescrit l'anti-douleur! (Bande de sadiques!) Pareil: réclamez le médecin, faites un rapport qu'un membre de votre famille enverra en recommandé au chef de service ET au directeur d'hosto.
On m'a fait le coup une fois: après une opération, on a oublié de me donner des anti-douleurs, et quand l'anésthésie n'a plus fait d'effet et que c'est devenu insupportable, j'ai demandé mes anti-douleurs, pas de bol, suis tombée sur 2 inf ronchonnes qui détestent leur métier et m'ont dit qu'elles repasseraient quand elles auraient le temps (elles bavassaient de leurs blèmes de couple dans le couloir alors qu'un malade après l'autre sonnait!!!). Avec ma voisine de lit qui n'en pouvait plus non plus (ablation de plusieurs organes), on a hurlé! J'avais le numéro du directeur d'hosto (toujours se le procurer), j'ai appelé... Il est venu personnellement!!! Ca a chauffé! Après, on nous a traité correctement!
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J'espère que vous avez compris que derrière mon coup de gueule se cachait une dose d'humour! Fort heureusement on n'a pas toujours besoin d'en arriver là, et il existe de nombreux inf, soignants, agents hospitaliers et toubs extraordinaires. J'ai cette chance-là. J'ai une généraliste et une neurologue épatantes et en qui j'ai toute confiance. Je leur rends hômmage ici, car elles sont le contre-exemple de ce que j'ai énoncé plus haut, tout comme le service de neuro qui m'a soignée au début de ma SEP: un personnel d'une qualité professionnelle et humaine qui relève de l'exceptionnel! Je les embrasse... D'ailleurs nous avons plaisir à nous revoir, nous tutoyons, nous faisons la bise, plaisantons, elles me reprochent de ne pas passer plus souvent... Il faut dire que je les faisais rire!
Quand on se voue à une profession médicale, qu'on soigne un humain vulnérable, à sa merci car malade, on se doit d'être respectueux de sa dignité, de son intégrité psychologique et physique. Ou alors... On change de métier!!!
Je sais bien que ces professions sont difficiles, de vrais sacerdoces parfois vu le peu de valorisation et de moyens, j'admire le courage de ceux qui s'y épanouissent, je sais qu'il leur faut se blinder, ne pas trop s'impliquer émotionnellement pour se préserver, mais de là à torturer sciemment les patients, il y a une marge... A bon entendeur...
*Réédition d'un article du 17/4/2007*