52 livres en 52 semaines : Les prodiges

Par Epicure

Les prodiges est de ces livres qui télescopent les antennes et ouvrent grand les yeux. Personnellement, il m’a fait réfléchir sur ma vie vécue jusqu’à maintenant et sur ce qu’elle aurait pu devenir.

Rassurez-vous, je ne suis pas vaniteux au point de m’identifier au titre. C’est que Les prodiges ne s’attarde pas autant aux génies de ce monde qu’à ceux qui ont réussi, peu importe leur QI ou leur talent. L’auteur Malcolm Gladwell (Blink, The Tipping Point) a étudié des cas de personnalités qui ont marqué notre histoire à différents niveaux (Mozart, Bill Gates, Les Beatles, J. Robert Oppenheimer, etc.) et a remarqué des similarités qui forment les assises de sa recette du succès : du talent, mais aussi énormément d’efforts et surtout la capacité de reconnaître les opportunités et de les saisir.

Les Beatles est un cas à propos pour illustrer cette recette. Au début de son histoire, le quatuor de Liverpool n’était qu’un groupe de standards folk comme il en naissait et mourrait un peu partout en Angleterre à l’époque. Puis on leur a offert d’aller jouer dans les bars d’Hambourg en Allemagne à raison de trois concerts par soir, sept jours sur sept. Le groupe a dû élargir son répertoire rapidement dans plusieurs styles et apprendre à improviser. Bref, ils sont devenus des musiciens aguerris et matures en très bas âge. À leur retour à Liverpool, ils avaient une bonne longueur d’avance sur les autres. Si Paul McCartney, par exemple, avait refusé de se rendre à Hambourg, on ne parlerait probablement pas des Beatles aujourd’hui et la musique pop aurait peut-être pris une toute autre tangente.

En lisant les pages sur les Beatles et les autres “prodiges”, je me suis surpris à patauger dans mes souvenirs et à réfléchir sur les occasions profitées et à fantasmer sur celles que j’ai manquées. Ce fut somme toute un exercice amusant et plutôt révélateur.

La recette que Gladwell applique ne surprend pas. Ça fait longtemps qu’on l’entend, surtout de la bouche des “prodiges” eux-mêmes. Ce qui rend la lecture du livre intéressante, ce sont les tendances et similarités que l’auteur relève pour prouver son point. Les prodiges n’est peut-être pas un livre essentiel, mais il met un peu de perspective dans notre façon de voir les choses. C’est quand même pas rien.