Pierre Regnault
Martine Aubry avait inscrit dans sa motion la possibilité de primaires. A telle enseigne qu’elle avait chargé Arnaud Montebourg – justement – avec une petite équipe de travailler à cette hypothèse.
Mieux. Elle a décidé de passer à la vitesse supérieure en matière de rénovation et de lancer une grande démarche à valider le 1er octobre par les militants.
Mieux encore. Finie la période délicate et ruineuse d’introspection du PS. Le temps est venu enfin de parler aux français, et avec eux, de leurs problèmes et des perspectives à leur offrir.
Aujourd’hui il est temps de réagir et d’aider la direction du PS à retrouver TOUTE sa crédibilité. La France, la République, la démocratie et les français en ont besoin.
Parlons concret : je vous recommande la lecture de ce petit livre écrit par Olivier Ferrand et Arnaud Montebourg « Primaire. Comme sauver la gauche ».
Attention. Il ne donne pas LA solution, LA bonne formule. Mais il est assez convainquant quant à la nécessité de franchir cette étape qui serait une véritable novation démocratique en Europe.
Il permet de « déblayer » la question, explorer toutes les possibilités, comprendre que, si l’on doit s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, il faut aussi respecter notre culture, notre histoire. Par exemple la formidable campagne de Barak Obama a été gagnante par ce que les primaires ont permis, état après état, de faire émerger un candidat finalement peu connu au départ. Cette façon de faire n’est pas transposable car la France n’est pas un état fédéral. L’exemple italien n’est pas non plus probant. Mais il est à examiner de près.
Il reste à construire une démarche, une méthode, une organisation, qui aient pour but de désigner le candidat du PS – ce qui n’interdit pas chemin faisant – d’examiner la possibilité, sans en faire un préalable, qu’il devienne celui de la gauche de gouvernement toute entière.
Il faut surtout que cela lance une dynamique gagnante. Que ces primaires ne soient pas l’occasion d’affaiblir les candidats de la gauche, mais au contraire de les renforcer tous, de trouver un moyen de rassembler tous les candidats malheureux, autour du vainqueur dans une dynamique gagnante.
De ce point de vue, organiser des primaires n’est qu’un des moyens de reconstruire la gauche, mais sûrement pas le seul. J’en vois deux autres à mettre en place tout de suite : que les
socialistes arrêtent de se critiquer les uns les autres. Et qu’ils travaillent, en s’ouvrant à leurs partenaires, aux français, comme il ont commencé à le faire à La Rochelle, à la
construction d’un vrai projet.
Il apparaîtront alors très vite, avec leurs alliés, comme l’alternative politique crédible dont les français pourraient avoir besoin plus rapidement qu’on ne le croit. Sarkozy commence à fatiguer beaucoup de monde !