La violence dans la littérature opére souvent un phénomène de fascination sur le lecteur. Surtout quand cette violence s’incarne dans le corps d’une vieille femme... On se souvient peut-être ce de conte de Maupassant intitulé « la Vendetta » où une vieille Corse couve sa rage de vengeance contre ceux qui ont tué son fils et pour cela elle entraîne un chien dont elle fait un redoutable tueur.
Même violence échevelée chez M. Yourcenar dont je continue de feuilleter les « Nouvelles Orientales » On y rencontre une vieille dame dont le mari a été tué par un tyran que les paysans ont fini par exécuter pour la venger.
Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’était que cet homme était aussi son amant. Et quand
ils lui ramènent le cadavre et qu’ils se retirent pour festoyer, la vieille (qui porte le doux nom d’Aphrodissia), s’arrange pour sortir son mari de son cercueil et le remplacer par son
amant. Ainsi, elle dissimule les marques de son nom qu’il avait gravé sur sa peau. Comme l’amant est plus grand que le mari, la tête ne passe pas dans le cercueil. Un paysan qui surprend la
trafiquante avec la tête emballée dans un linge l’accuse d’avoir volé une pastèque, et dans la fuite, elle tombe au bas d’une falaise avec son chargement...