Pas de nouvelles de Polynésie, bonnes nouvelles !

Je vous ai abandonné quelques semaines. Un petit tour en France où j’ai eu froid, tout cela n’est que du passé maintenant. En rentrant à Tahiti, c’est aussi le vent froid du S-E (Mara’amu) mais surtout un beau soleil qui m’attendaient.

Qui disait que les avions étaient à moitié vides ? A l’aller comme au retour, pas une place libre ! Certainement une partie des passagers voyageaient avec le billet Continuité Territoriale, d’autres étaient encore mieux lotis si l’un des leurs travaille sur ATN ou Air France, toujours est-il, c’était plein. L’escale de LAX est toujours aussi folklorique, photos des pupilles, des index, et des autres doigts des mains, alors à quand les doigts des pieds ? Dans la cabine, les mêmes accrochages. Une dame popa’a avec deux enfants qui s’installe en « couchette » dès le départ, et juste derrière un monsieur de 1m85 qui ne peut loger ses jambes. A l’escale, à l’arrivée, le couloir bloqué par cette même personne à qui il faut descendre ses bagages à main, qui veut arriver la première, qui bouscule tout le monde sous le prétexte qu’elle a deux enfants … pas trop petits 8/10 ans qui semblent éprouver de la  honte devant le comportement de leur mère. Enfin, le cirque habituel de ces « m’as-tu vu ».

Les fêtes de juillet et les danses à Toata ne m’ont pas trop manqué ! J’avais la musique sans me déplacer. Je lis ça et là que les prix décernés pour les spectacles de danses et chants en irritent certains. Dans un concours, il y a les élus et puis les autres ! Difficile de contenter tout le monde.

Ca continue, « au théâtre ce soir » politique polynésien, tribunal, sénat, accueil orange à Faa’a, journalistes insultés et bousculés. Quel spectacle ! De cela je ne parlerai pas car vous pouvez suivre ce carnaval en métropole, avec en moins certes, l’ambiance locale toujours un peu plus excessive. Fleurs, fragrances et coquillages…

Les gendarmes (mutoi Farani) n’habitent plus les petites maisons de mon ensemble immobilier. La gendarmerie a regroupé son monde à Faa’a dans ses immeubles. Ceux qui demeuraient dans des logements « privés » ont gagné la cour commune ! Autrefois, l’Armée louait des logements aux particuliers pour y loger ses personnels. L’avantage pour les loueurs était que, occupé ou non, l’Armée acquittait les loyers des logements loués. Restrictions ? Peut-être en tout cas c’est fini. Il arrive sur le marché des logements à louer … dont les prix ne baissent pas pour autant et toujours autant de personnes qui cherchent à se loger. Moi, j’aimais bien la présence des mutoi dans la cour. Ils étaient discrets, mais leur présence avait un effet dissuasif sur ceux en quête de mauvaises actions !

Avez-vous fréquenté l’expo « Mangareva » à Paris, au Musée du Quai Branly ? Non ? C’est dommage vous auriez pu donner vos impressions sur le blog d’Alain. Bon, j’irai au Musée de Tahiti et des Iles dans quelques temps. Un petit avant-goût vous sera donné en quelques lignes.

Il y a une statue du dieu Rao, « sauvé »  par les missionnaires eux-mêmes  de l’autodafé puisqu’envoyé avec d’autres « idoles » à leur congrégation en France. Cette statuette mesure 106 cm de H. et 15,5 cm de l. , en bois de miro (bois de rose d’Océanie). La conversion au christianisme de l’île de Mangareva aux Gambier s’est accompagnée d’autodafés, de destructions des « idoles » et sanctuaires ancestraux. Il faut se féliciter que celui-ci est échappé à cette destruction. Il serait daté entre le début du 9e et le début du 11e s. Ce dieu était consacré à une plante ranga (Curcuma longa). Plante utilisée pour la cuisine, pour les ra’au mais aussi comme colorant pour teindre les tapa. Le safran des Indes ou turmeric était utilisé durant les danses et fêtes pour peindre les corps des adolescents, la couleur jaune étant sacrée. Hautement estimé à l’époque, lors de sa plantation le dieu Rao y était invoqué par les prêtres. De nos jours, le curcuma longa n’est plus cultivé aux Gambier.

Tu, autre dieu mangarévien, était dédié au pouvoir de la nourriture et notamment de l’arbre à pain. La statue a une forme humaine, ses bras ont été cassés, elle possède 4 jambes. La sculpture est en bois dense non encore identifié. Tu mesure 111 cm. est épais de 31,5 cm. Datation entre 1650 et 1690. Il aurait été la plus importante divinité de l’archipel puisqu’il était invoqué sur le marae sacré de l’île, Te Kehika. Rongo, découvert en 2000. Il existait 5 représentations divines des Gambier répertoriées, cette découverte est un précieux et inattendu témoin. C’est une statue qui mesure 73 x 18,5 X 14, élégante. Ces statues ont été sculptées entre le 13e et le 17e siècle. Les chercheurs se demandent si les statues étaient habillées car on en a retrouvé plusieurs avec un pagne. Avaient-elles un cache-sexe et un turban en mûrier à papier ?