L'entrée en fonction du nouveau gouvernement pro-Ahmadinejad a d'étranges airs de retour à la « normale ». Les nouveaux Ministres, affichent tous la même couleur politique. Au terme de débats houleux dans l'hémicycle du Parlement, ils ont fini par être validés par les députés - sur ordre, dit-on, donné par le guide suprême -, tandis que l'opposition se fait de moins en moins entendre. Normal : ses ténors sont toujours derrière les verrous, ses leaders sont menacés de « punition » par le nouveau président iranien, voir d'arrestation par les puissants Gardiens de la révolution, et le moindre attroupement est aussitôt réprimé à la matraque...
Et pourtant. Mir Hossein Moussavi, rival principal d'Ahmadinejad, a de nouveau dégainé, ce matin, en réitérant, sur son site Internet, Kaleme.com, ses accusations de "fraude" lors de la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Son communiqué, le onzième depuis sa défaite aux élections, est un appel à la poursuite de cette « vague verte », née de la contestation contre les résultats du scrutin.
Il y rappelle que dans la constitution iranienne, « le peuple a le droit de se rassembler librement » tout en précisant que « contrairement à ce que prétend le système de propagande du gouvernement, nous sommes ceux qui désirons le plus le retour à la confiance et au calme et qui refusons toutes sortes de violence ».
Il y déplore « la violation de l'islam » par les nouveaux acteurs politiques. « L'islam - cette religion dont beaucoup parlent et que peu pratiquent réellement -, ils en abusent en ne retenant que les points qui les arrangent et en oubliant tout ce qui les contrarie, au point que les pires péchés deviennent normaux, même dans les médias publiques, comme le mensonge, la torture des prisonniers, leur exécution, et d'autres péchés qu'on n'ose même pas écrire ».
Fondateur, il y a quelques semaines d'un nouveau mouvement baptisé « Le chemin vert de l'espoir », il précise que ce dernier ne souhaite « rien de conventionnel ou d'inattendu. Mais nous voulons récupérer les droits des gens, ceux qui sont inscrits dans la Constitution ».
« Ce mouvement est entretenu par de nombreux petits groupes d'amis et de collègues qui ont les mêmes objectifs pour leur pays, et qu'il est impossible d'éliminer. Car sinon, cela reviendra à éliminer la société », dit-il.