Pas beaucoup de temps pour écrire en ce moment. Quelques lignes supplémentaires cependant sur le référendum européen en Irlande.
Tout d'abord, dans un sondage publié hier, le Oui a perdu 8% de soutien depuis mai, et n'obtient que 46% des sondés, contre 29% de non (+1% depuis mai) et 25% d'indécis (+7%).
Panique à bord.
Le ministre irlandais des affaires étrangères a voulu rassurer ses collègues
européens tout en leur expliquant que la bataille sera dure. La propagande européenne a déjà commencé, Barroso expliquant que les électeurs irlandais
veulent en réalité sanctionner le gouvernement - nul doute que s'ils votent non, d'intenses cuisines auront lieu pour faire avaler tout de même ce traité félon.
Et le Premier ministre suédois, président en exercice de l'Union, a froncé
les sourcils et fait les gros yeux, en expliquant que l'Union risquait d'être déstabilisée - j'ai plutôt l'impression qu'il lui en faut plus que cela pour
être déstabilisée...
Contrairement aux craintes de Barroso, une lectrice féministe du Galway Advertiser me semble tout à fait consciente des enjeux, et appelle à rejeter une Europe néolibérale, tout en dénonçant les multiples comités pro-oui financés par
des think tanks pro-européens. Ces think tanks sont vraisemblablement
financés par la Commission (pas le temps de vérifier, on sait cependant que le Mouvement fédéraliste européen, la Fondation Robert Schuman etc sont financés à fonds perdus par l'Union, pour oeuvrer
à l'édification des masses.)
On sait bien par ailleurs que les ouistes accusent les vilains nonistes de déployer une propagande éhontée contre les bienfaits de l'Union européenne.
Que doit-on penser cependant des affirmations du président de l'association des exportateurs irlandais annonçant que le Non ferait perdre 140 000 emplois
au pays ? (l'une des meneuses de la campagne du Non a précisé qu'en réalité les investissements étrangers ont augmenté depuis le dernier non irlandais).
En attendant cette hypothétique catastrophe exportatrice en cas de non, les irlandais sauront sans doute apprécier à sa juste valeur cette actualité toute récente : le départ de Teva, société
pharmaceutique, qui licencie 315 personnes
en Irlande pour aller s'installer en Europe de l'Est, là où la vie est moins chère et où les autoroutes financées par l'Union européenne permettent
d'inonder en produits manufacturés toute l'Union européenne, avec des salaires encore pas trop élevés (nul doute que quand les salaires auront monté, Teva partira plus à l'est encore,
rassurez-vous).
Encore un long mois de débats en Irlande, le non n'a pas encore perdu la bataille - pour la démocratie.