Le Premier Ministre risque d'être durablement impacté par l'évolution de la dette publique Française.
Le déficit de l'Etat a doublé en un an. Il atteint désormais 109 milliards d'euros à fin juillet 2009.
Ce qui est le plus grave c'est que les dépenses de l'Etat ont progressé de 5, 3 %.
Il y aura un moment où la dette va s'imposer au centre du débat politique.
A ce moment là, la dette publique française va montrer toute son caractère toxique.
L'explosion de la dette ne s'explique pas par des circonstances exceptionnelles mais par l'accumulation, depuis 25 ans, des déficits des administrations publiques.
La France a le niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé des grands pays industrialisés ((44% du PIB contre 39,5% pour la zone euro et 35 % pour le G7) et en même temps elle doit s'endetter chaque année pour financer des dépenses encore plus importantes.
Tout se passe comme si, depuis le début des années 80, l'augmentation de l'endettement était en fait considérée comme une ressource publique à part entière.
Une large partie de l'augmentation de la dette a été utilisée pour financer les dépenses courantes de l'État et pour reporter sur les générations futures une part croissante de nos propres dépenses de santé et d'indemnisation du chômage.
Le recours à la dette a même souvent ralenti les nécessaires efforts de modernisation.
La dette a permis à l'Etat de reporter la modernisation de sa gestion.
La preuve : le périmètre de ses missions s'est réduit, mais ses effectifs n'ont cessé d'augmenter (+ 300 000 agents, soit +14% entre 1982 et 2003).
L'endettement a également permis de maintenir certaines dépenses dont l'efficacité n'est pas avérée. Pas étonnant que ces dix dernières années, les dépenses de l'État ont été supérieures à ses recettes de 18% en moyenne.
Le rapport Pébereau proposait quelques orientations concrètes :
- l'effort de réduction des dépenses publiques doit être partagé par toutes les administrations publiques (Etat, mais aussi régimes sociaux et collectivités locales),
- toutes les recettes liées aux cessions des actifs publics non stratégiques et aux " bonnes surprises " conjoncturelles doivent être affectées au désendettement,
- toute dépense nouvelle devrait être gagée par une économie équivalente. L'efficacité de la dépense doit être au coeur des pratiques politiques et administratives. Un réexamen complet des dépenses de l'Etat et des régimes sociaux devrait s'engager.
Mais surtout, le rapport Pebereau préconisait une information transparente constante pour que ce dossier devienne, comme il le mérite, un vrai enjeu collectif.
Bien davantage que l'altération de l'image de la fonction de Premier Ministre, c'est peut-être ce dossier qui impactera le plus lourdement l'héritage politique de François Fillon ... le jour où l'opinion va se réveiller sur ce sujet.
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