Les métamorphoses de Bilal

Publié le 05 septembre 2009 par Zebrain

Il y a une obsession de la transformation chez Bilal. On ne trouve pas seulement des mutations incontrôlées comme celles des militaires de La Croisière des Oubliés, Full-Sarma 2 démesurément agrandi, Orlaon multiplié à l'infini, mais aussi des changements physiques volontaires (les jambes factices de Théodule Bourdon, hybride d'humain et de robot). Dans les deux cas, si l'étonnement et la surprise sont au rendez-vous, la valence émotive n'est pas la même. Tant qu'elles demeurent apparentes, isolées et identifiables, ces transformations n'apparaissent que comme des aberrations dans un univers ordonné, quelles ne parviennent pas à réellement perturber. Elles n'affectent que des individualités défavorisées par la chance, suscitant pitié, horreur ou d'autres sentiments qui ne troublent pas la raison. Mais dès l'instant où les métamorphoses se multiplient ou deviennent subtiles au point de ne plus être décelables, l'univers bascule dans l'incertitude du conjectural. Dans Drame colonial (bis) s'il est encore possible de distinguer…