Genre : Guerre
Année : 1986
Durée : 125min
L'histoire : Chris Taylor est engagé volontaire et part au combat, au Vietnam. Il va découvrir l'horreur...
La critique de ClashDoherty :
En 1986 sort un des films définitifs sur la guerre du Vietnam, qui obtint d’ailleurs l’Oscar du meilleur film, et est probablement le meilleur d’Oliver Stone : Platoon. Interprété par Charlie Sheen, Tom Berenger et Willem Dafoe, le film est brutal, violent, agressif, puissant et poignant.
Rarement la guerre avait été montrée avec autant de virulence et de réalisme. Stanley Kubrick lui-même, qui préparait encore Full Metal Jacket au moment de la sortie du film, l’appréciera énormément (et sera même gêné, au moment de la sortie de son propre film sur le Vietnam, d’avoir été devancé par Stone – il ne lui en tiendra pas rigueur, Kubrick, de son propre aveu, travaillait beaucoup trop lentement).
Anecdote : Kubrick n’était pas satisfait du bruit que les mitrailleuses de son film faisaient.
En regardant Platoon, il se rendit compte que dans le film de Stone, elles sonnaient pareil ! Et ça ne fut donc plus un souci pour Kubrick…
Outre Sheen, Dafoe et Berenger, le film est également interprété par Forest Whitaker, Kevin Dillon, Johnny Depp, et Oliver Stone lui-même joue (non crédité par modestie) un soldat.
Comme l’affiche le dit très bien, l’innocence est la première victime de la guerre. Innocent à son arrivée au Vietnam, Taylor voit ses illusions, ses idéaux sombrer peu à peu, et un à un, dans un bourbier immense pour lequel il s’était pourtant engagé volontairement.
Ce n’est pas la folie militaire de Barnes qui va arranger les choses, bien au contraire, et on devine aisément qu’à son retour aux USA (Taylor racontant l’histoire à la première personne, aucun doute sur sa survie, idem pour Joker dans le film de Kubrick), Chris Taylor sera complètement aigri, amer et traumatisé par une guerre implacable, atroce, doublée d’une défaite.
Virulent comme les films d’Oliver Stone ont l’habitude de l’être, passionnant et âpre, Platoon est un chef d’œuvre, regorgeant de grands moments, dont celui qui illustre l’affiche (ne révélons pas à ceux qui n’ont encore jamais vu le film de quoi il s’agit – pour les autres, vous voyez de quoi je veux parler), et doté d’une interprétation sans failles.
Oliver Stone a fait le Vietnam ; ceux qui l’ignoreraient encore le devineront sans problème en voyant de quelle manière il aborde ce traumatisant conflit dans ce film mythique et quasi inégalé (sauf par le Kubrick, Apocalypse Now de Coppola et Voyage Au Bout De L’Enfer de Cimino). Choquant et magistral.
Note : 18/20