Ratanji Dadabhov Tata (1856 – 1926)
Ratanji Dadabhov Tata est le cousin de JN Tata avec lequel il s’associe en devenant
le patron de Tata Steel. Sa première femme meurt en couches et il épousera en secondes noces une française, Suzanne Brière, en 1902 ce qui fut considéré comme assez « révolutionnaire »
et choqua la communauté parsie ; ils eurent ensemble 5 enfants. Avec son cousin Dorabji, il fera Tata Steel et en fera surtout un géant de
l’acier. Ratanji qui se déplaçait souvent en Europe prenait des cours de français et Suzanne était la fille de son professeur de français…
C’est lui aussi qui fit naître vraiment Jamshedpur (Tata Ville), une
cité modèle qui, avec ses 40 000 ouvriers, est toujours bien vivante. Sa philosophie est un mélange de paternalisme et de socialisme. Le groupe prend en charge les infrastructures et les dépenses
d'éducation et de santé. Une manière d'ancrer la paix sociale : Tata Steel se targue ainsi de ne pas avoir connu une seule grève en soixante-quinze an
s. C'est d'ailleurs ici que fut instaurée la journée de 8 heures en...
1912.
Il est difficile de ne pas évoquer davantage dans cet
article la personnalité de Suzanne. Celle-ci, lorsqu’elle arriva en Inde se fit appeler Sooni. A dire vrai nous n’avons pas trouvé beaucoup d’archives sur elle à l’exception des documents
produits par le Service d’Archives du groupe Tata.
Quelques extraits de lettres qu’elle écrivit à sa mère sont intéressants : «Le Gujarati de ma
belle-mère que je ne comprends pas, le français petit nègre d’une aya qui me tutoie et que je n’écoute pas et des chamailleries avec le reste des domestiques qui ne me comprennent pas. Moi qui ne
sui ni chien ni chat, française pour les parsis, parsie pour les françaises, je dois être d’une extrême prudence, lorsqu’on est le point de mire d’un peu tout le monde ». Suzanne
s’intègre néanmoins dans son nouvel univers et ne cache pas son admiration pour les parsis : « C’est extraordinaire la facilité et la
persévérance avec laquelle les parsis apprennent les langues ».
Suzanne apprendra le gujarati avec difficulté et elle qui ne parlait pas couramment l’anglais souffrit toute sa vie des ces barrières de langues.
Jehangir Ratanji Dadabhai Tata, JRD, (1904 – 1993)
C’est le deuxième fils de Ratanji Dadabhov Tata et de Suzanne Brière. Il sera le premier indien à obtenir une licence de pilote et sera considéré comme le père de l’aviation indienne. Il se fait remarquer en refusant le système des pots de vin et crée la compagnie aérienne Tata Airlines en 1932 qui deviendra Air India en 1946.
De mère française, JRD est né en France où il passa de nombreuses années. Le français fut sa langue maternelle et même s’il vécut aussi en Angleterre et en Inde, il fut toute sa vie un francophile au point qu’il demanda à être enter ré au Père-Lachaise. Il fit même son service militaire à Lyon dans un régiment de Spahis. Il renoncera par la suite à sa nationalité française.
Ce qui est amusant est que la passion qu’il montra pour l’aviation a des origines bien françaises ! En effet ses parents avaient une maison à Hardelot, près de Boulogne et l’un de leurs voisins n’était autre que Louis Blériot. JRD, lorsqu’il avait 15 ans, était ami du fils du célèbre aviateur (le premier à avoir traversé la Manche en 1909) et les deux adolescents regardaient avec admiration Louis Blériot et son chef mécano Adolphe Pégoud décoller et atterrir sur la plage ! Et ce fut Louis Blériot qui donna son baptême de l’air à JRD ! N’est-il pas amusant de penser que Louis Blériot se trouve ainsi indirectement être à l’origine de la création d’Air India !
Si vous allez un jour à Hardelot, vous ne serez pas surpris de voir que l’une des deux grandes avenues de la ville s’appelle « Avenue des Indes ».
Natal H Tata (1904 - 1989)
Natal Tata fut diplômé d’Economie (Université de Bombay) et est le père de Ratan Tata. Il occupa de nombreuses fonctions au sein du groupe. Il fut aussi un membre actif de l’Organisation International du Travail et représenta le patronat indien au cours de nombreuses conférences internationale. Ce fut aussi un passionné de sports et il fut le premier Président du Indian Council of Sports
En secondes noces, Naval H. Tata a épousé une française, Simone Dunoyer,
qui développera brillamment une activité de cosmétiques au sein du groupe familial.
Suzanne Brière et Simone Dunoyer se sont chacune vite installées en Inde. Elles en ont adopté les conventions. Mais on estime que le French touch qu’elles ont emporté avec elles a compté
et demeure encore présent dans le goût pour les relations internationales qu’on cultive au sein du groupe Tata.
A SUIVRE