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L'arrivée d'extraterrestres, thème de prédilection pour la science fiction qui s'amuse depuis des décennies à deviner qu'elle sera la réaction de l'homme face à cette rencontre du troisième type. Le plus souvent le film fait son choix entre deux possibilités : "on les aime" ou "on les zigouille". Un peu de changement avec District 9 qui emprunte une voie alternative, "ils sont là et on doit faire avec".
Le réalisateur Neill Blomkamp travesti son film en documentaire pour améliorer le réalisme et la crédibilité d'un univers complet et très bien détaillé. Par la suite il évacuera ces codes pour reprendre la forme d'un "film traditionnel" et finira sur un retour au documentaire. La disparition des codes permettant de se rapprocher plus facilement des personnages. Des changements s'effectuant en douceur qui se font sentir si l'on y prête vraiment attention.
Blomkamp revisite avec habileté le sujet de l'apartheid Sud-Africain et évoque l'holocauste à venir. Un monde où les aliens mais aussi et surtout les hommes sont sujet à une faiblesse humaine. L'hypothèse d'un tel mépris de la vie par l'homme fait froid dans le dos mais a malheureusement été prouvée plus d'une fois et c'est de là que District 9 tire sa plus grande crédibilité.
L'autre travail qui transparaît le plus concerne le projet Halo. L'inspiration du jeu vidéo se fait souvent ressentir grâce à plusieurs critères de mise en scène. Une caméra souvent intradiégétique, au coeur de l'action, une grande tendance de cette fin de décennie. Un effet qui revient très souvent mais ne correspond pas à la totalité de l'oeuvre comme c'était le cas dans Cloverfield ou [Rec]. Il n'y qu'à voir les courts-métrages Halo de Blomkamp pour comprendre que le bonhomme avait déjà la vision complète d'une adaptation brillante. Des Aliens bien sûr, une grande quantité de véhicules et d'armes, les plans FPS, tout ceci plongés dans un monde fait de déchets, de métal et de béton. Le résultat est impressionnant est donne lieu à de sacrées scènes d'action. Mixé avec des effets spéciaux réussis, les aliens transmettent leurs émotions et leur intégration au décor est visible mais plus qu'acceptable, le budget étonnamment petit (30 millions de dollars) a été utilisé avec beaucoup d'intelligence.
Ce sont les pontes ayant refusé Halo qui vont s'en mordre les doigts car avec ses 37 millions de dollars en seulement trois jours au box-office américain, ils vont sûrement s'empresser de reprendre le projet. Un film indépendant qui ironise sur le fait qu'il ne raconte pas une énième attaque sur New-York ou Chicago et qui marque la naissance d'un cinéaste à suivre. Quand une forme originale améliore un fond pas banal, il y a du nouveau dans la SF !
16/20