Tout le monde le sait, le bouche à oreilles a bien fonctionné, le roukmout Josh Homme (QOTSA) s’est chargé de la moitié des enregistrements de ce Humbug dans son propre studio, James Ford le producteur habituel s’étant quant à lui occupé de l’autre moitié. Eh finalement, la patte désertique que l’on était en droit d’attendre se montre assez timide. Certes le son s’est légèrement américanisé, mais c’était déjà le cas sur la parenthèse The Last Shadow Puppets qui n’en finit pas de révéler ses qualités avec le temps, qui l’eut cru ? Tout juste "Potion approaching" et "Pretty visitors" témoignent du rythme saccadé cher à Josh. Pourtant dans l’ensemble l’innovation a bien eu lieu, et l’on a droit à un album lourd, rugueux et plus sombre qu’à l’accoutumé.
Ce qui est un peu dur à comprendre, c’est quand on lit dans les lignes des deux duettistes de la presse rock française (qui leurs consacrent chacun leur couverture) que le groupe aurait enregistré le double de chansons pour finalement n’en retenir que 10, soient 39 minutes de musique. Un peu gênant quand finalement un titre sur deux semble réellement inspiré. Cependant même mitigé, Alex Turner (né en 1986) reste un poète contemporain et un vrai songwritteur. En servant moins de tubes et en ralentissant le tempo, il installe une tension presque étouffante.
A retenir donc, les deux morceaux introductifs dans une veine plus habituelle que sont "My propeller" et "Crying lightning". Du Arctic Monkeys comme on l’aime, évident comme bonsoir, malgré un début de retenue."Fire and the thud" à la rigueur, "Dance little liar" aussi pour sa slide et sa lancinance sans oublier the last but not least "The Jeweller’s hands" qui emmène assez loin et clôt le disque en beauté. Etrangement, je me dis que je vais l’aimer de plus en plus avec le temps cet album.
En bref : les Arctic Monkeys se prennent au sérieux et ils ont raison. Le résultat est cependant moins direct et moins fun qu’avant. C’est peut-être tant mieux.
Le site officiel et le Myspace
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"Potion approaching" en live :