Il y a depuis (presque) toujours une vraie tradition de la power pop à l’américaine, mettons de Big Star à Ben Folds Five en passant par Cheap Trick, les Posies ou même Weezer dans ses moments les moins ‘metal’. C’est dans cette prestigieuse lignée que s’inscrit Michael Benjamin Lerner, l’homme qui se cache à lui tout seul derrière le pseudonyme collectif de Telekinesis. Dans ses clips, Michael Benjamin Lerner a une bonne tronche de geek (ce genre de mecs qui passent leur vie chez eux derrière leur ordinateur et qui n’ont généralement jamais approché une fille à moins de 4 mètres). En tout cas ce qui est certain, c’est que pendant ses longues nuits passées à jouer à World of Warcraft, il a dû écouter beaucoup de musique. Une telle maîtrise de l’écriture, de la mélodie, de l’arrangement, ça ne tombe sûrement pas du ciel. L’album commence avec une jolie petite ballade mélancolique et acoustique, "Rust", et enchaîne avec l’excellent "Coast of Carolina", qui débute lui aussi avec une petite guitare sèche visiblement enregistrée au fond du garage et qui voit débouler de grosses décharges électriques sur le refrain. Placé derrière, le frénétique "Tokyo" poursuit dans la même veine ‘power pop ensoleillée et ultra mélodique’. Les guitares électriques sont toujours présentes sur "Look To The East", peut-être le meilleur morceau du disque, tandis que "Awkward Kisser" est, lui, basé sur un accompagnement au piano et débouche sur un surprenant refrain haut perché, et que "Foreign Room" reprend le schéma ‘intro cool et acoustique / électricité énervée ensuite’.