Je cède ce soir la parole à Jean-Paul, qui vous propose un texte sur Verlaine et ses biblio-sonnets...
Voici celui que la Bibliophilie:
« Le vieux livre qu’on a lu, relu tant de fois !Brisé, navré, navrant, fait hideux par l’usage,Soudain le voici frais, pimpant, jeune visageEt fin toucher, délice et des yeux et des doigts.
Ce livre cru bien mort, chose d’ombre et d’effrois,Sa résurrection « ne surprend pas le sage » ;Qui sait, ô Relieur, artiste ensemble et mage,Combien tu fais encore mieux que tu ne dois.
On le reprend, ce livre en sa toute jeunesse,Comme l’on reprendrait une ancienne maîtresseQue quelque fée aurait revirginée au point ;
On le relit comme on écouterait la MuseD’antan, voix d’or qu’éraillait l’âge qui nous point :Claire à nouveau, la revoici qui nous amuse. »
Les autres sujets étaient les suivants:BibliomanieBibliothèqueL’arrivée du catalogueEdition originale contemporaineDésappointementPauca mihiLes quaisBibliophobes (2 sonnets)Bibliotaphe (3 sonnets)
Les sonnets trahissaient la commande, « épouvantables travaux forcés » écrit son biographe Alain Buisine, et le manque d’inspiration du poète. Pierre Dauze avait avoué à Verlaine : « les sonnets ne me donnent pas complète satisfaction ». Mais la poésie verlainienne est-elle compatible avec l’univers de la bibliophilie ?
Le poème autographe intitulé « Bibliophobes » (s.l., s.d., 2 p. in-8°), signé deux fois « Paul Verlaine » a été vendu 20 000 € en 2004."
Merci Jean-Paul,
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