Les "Tou - Tou" flingueurs

Ils arborent les mêmes couleurs et sont, pour l'instant, à "cinquante - cinquante" dans l'affaire. Car malgré une défaite au compteur pour les Toulousain et un match nul pour les Toulonnais, les deux clubs règnent actuellement sur le Top14. Seuls Perpignan et Clermont sont, pour l'instant, dans le rythme imposé par les rouge-et-noirs.

On sait bien que cela ne durera sans doute pas, et que Toulon devrait subir la concurrence de plusieurs clubs mal partis dans la compétition, mais qui savent bien que celle si sera longue. Sans parler de l'USAP et de l'ASM, placés en embuscade.

Pour autant, on goûte assez le clin d'oeil que nous lance le Top14, en plaçant à sa tête les équipes sans conteste, à l'heure actuelle, les plus emblématiques de notre culture ovale. La ferveur des supporters de ces frères de la cote d'amour, et la passion que les deux équipes suscite chez les amateurs de rugby sont tellement fortes qu'on n'imagine pas un instant qu'ils puissent disparaitre de l'élite et retourner dans l'anonymat du championnat amateur, à l'image du grand Lourdes ou, plus près de nous, de Béziers.

Aussi, on savoure l'instant pour ce qu'il symbolise, aussi fugace qu'il pourrait s'avérer.

Le travail de Philippe Saint-André, pour perfectible qu'il soit (du propre aveu de l'intéressé), commence visiblement à porter ces fruits, autour de l'arbre Wilkinson, qui ne cache pas la forêt de talents toulonnais, toujours invaincus dans ce championnat. L'amalgame se crée, et la botte de Wilko, même avec quelques ratés, comme ce fut le cas mercredi), concrétise les occasions du RCT. La réception réussie de l'ASM, pourtant averti cette fois (Clermont s'était fait surprendre l'an passé lors de la première journée), a démontré les progrès accomplis.

Du travail, les Toulousains n'en manquent pas. Car il y a encore de l'huile à mettre dans les rouages Haut-et-Garonnais. Malgré les imperfections encore nettes du jeu des Stadistes, la profondeur du banc alliée au talent  contribuent à placer (comme d'habitude) les troupes de Guy Novès au sommet. Pas trop d'inquiétude à avoir pour les supporters des rouges-et-noirs, qui peuvent déjà réserver leurs billets pour les quarts de finales, à domicile serait-on près à parier.

Et derrière les "Tou - Tou" flingueurs ? Six personnages en quête de hauteur (au classement).

L'USAP et Clermont, on l'a dit, règlent la mire et visent la tête. Et les quatre pas encore fantastiques, Brive, Bayonne et, surtout, le BO et le Stade Français. Pas vraiment au point, le quatuor occupe des places au classement sans rapport avec leurs ambitions. On est surtout étonné par le départ des Biarrots, tellement rassurants pour leurs supporters lors des matches de préparation. Quant au Stade Français, on n'accusera pas la grippe "A", encore que ces Parisiens nous semblent bien amorphes. Inutile de préciser que le perdant de la rencontre entre Biarritz et le Stade Français, à Aguiléra dimanche, prendra une sérieuse option pour la déprime. Le BO semble reprendre des couleurs et devra confirmer face à des roses très palichons.

Brive et Bayonne devront eux aussi se refaire, en particulier l'Aviron. Avec trois défaites au compteur sur quatre matches, les coéquipiers de Rémi Martin sont loins, très loins, des ambitions de H Cup d'avant-saison, pourtant légitimes au vu de la qualité de l'effectif ciel-et-blanc. A l'heure actuelle, ces couleurs sont européennes, mais elles sont portées par les racingmen de Colombes. Pas mal, les "petits" promus...

On n'insistera pas sur Bourgoin, le "petit village qui résiste encore et toujours à l'envahisseur" (tous les chemins ne menant pas - encore - à Lugdunum). Et on attendra que les Castrais soient guéris pour s'assurer qu'il confirment leur joli début de saison .

Après cette journée de milieu de semaine, qui n'aura pas forcément - on le comprend - mobilisé les foules, la prochaine levée du Top14 va nous proposer au moins trois affiches alléchantes, avec Biarritz - Stade Français, on l'a dit, mais également Racing - USAP et Clermont - Toulouse. Toulon se déplacera à Montauban.

De quoi, peut-être, laisser une seule équipe en rouge et noir au sommet du classement...