La révolution du Web 2.0 a laissé place à la participation des internautes, à la création de contenus riches, à la décentralisation des plateformes sociales, à la virtualisation de relations humaines, à la mise en branle d’une identité numérique. La révolution en cours, 5 ans plus tard, est celle de la conversation en temps réel. Une conversation (message, échange, engagement), un dialogue qui prend enfin le pas sur les outils, médias sociaux et autres micro formats. On parle alors de stratégie -[Ross Dawson]url:http://www.rossdawsonblog.com-, de visage humain -[Charlene Li]url:http://blogs.forrester.com/charleneli-, de caractère -[Rohit Bhargava]url:http://rohitbhargava.typepad.com- ou encore de communautés d’intérêt -[Loïc Le Meur]url:http://loiclemeur.com/france-. Mais sur la méthode, les avis divergent. Retour sur un été particulièrement agité.
Contenus VS Conversation
Premier débat, celui qui a opposé les partisans de contenus à forte valeur ajoutée à ceux défendant l’idée du flux d’activité.
Les premiers prennent la défense de contenus originaux publiés de manière moins régulière. C’est un peu l’ancienne école qui parle, bien souvent des journalistes, éditorialistes ou bloggeurs valorisant la rédaction d’articles de fond et les commentaires qui en résultent.
Les seconds sont technophiles, adeptes des médias sociaux et convaincus de la décrépitude des contenus face aux conversations. Le phénomène (et pas mode) du « Lifestreaming » est assez édifiant : il propose, grâce à des outils comme Posterous, de suivre l’activité d’une personne en flux continu, de manière aussi simple mais plus riche qu’un Twitter. Un bon exemple est le choix de Steve Rubel, passé d’un blog à un flux.
Finalement, les deux ont raison. Et si finalement, les experts à même de gagner demain étaient ceux qui arriveront à mettre en place une politique interactive globale s’appuyant sur les contenus comme sur la conversation ? Sans parler des évolutions structurelles que peuvent être la mobilité des accès ou la décentralisation des identités…
Facebook VS Twitter VS Google
En début d’été, on a assisté à une vague de migration d’utilisateurs de Twitter vers Friendfeed, l’interface de suivi de flux en temps réel. A l’origine, Friendfeed offrait plusieurs services originaux, tels que la possibilité de publier des messages avec contenus riche, celle de rassembler des flux issus de différents médias sociaux, le partage de ce flux avec des contacts et, surtout, la recherche de messages en temps réel.
Un service multi-outils parfaitement adapté au suivi de ses diverses activités sur le Web, qui structurelle pourrait se comparer à Facebook. Et bien justement, début août été annoncé le rachat de Friendfeed par Facebook. Se dégage alors assez clairement la volonté de puissance du réseau aux 100 millions d’utilisateurs. Friendfeed devant progressivement devenir un centre de R&D; pour Facebook.
De fait, le service de micro format Twitter, qui connaît une croissance vertigineuse -même s’il faut reconnaître qu’il reste encore assez confidentiel aux yeux du grand public en Europe – se retrouve coincé entre Facebook et Google. Ce dernier continuant quant à lui de se développer sur de nouveaux segments de marché tels que la mobilité (Latitude), la collaboration en temps réel (Wave) ou encore la géolocalisation (StreetView)…
Stratégie VS Veille sur les médias sociaux
Le développement des médias sociaux est une tendance de fond, faite pour rester. On peut enfin le dire. Pour la première fois, le volume d’échanges sur Facebook a d’ailleurs dépassé celui du courrier électronique aux Etats-Unis. Les sceptiques sont désormais obligés d’ouvrir les yeux, et même s’il reste des débats en cours (du type « Les jeunes sont-ils présent sur Twitter ? »), voilà une chose avérée.
Avéré aussi, le développement du Web participatif, des volumes de conversation et donc le changement drastique de la manière dont les entreprises voient leur image mise en jeu. C’est toutes les disciplines de la communication comme du marketing qui se voient désormais chamboulées. Il n’y a qu’à constater l’augmentation des offres d’emploi liées à ces enjeux pour s’en rendre compte.
Si vous avez l’habitude de lire ce blog, vous savez sans doute que je m’intéresse depuis longtemps aux problématiques de ciblage, recueil, analyse, traitement et diffusion des contenus sensibles du Web. Les entreprises commencent à toutes exprimer des besoins de compréhension de ce qui se dit autour de leurs marques, produits, solutions et actifs sur le Web.
La veille stratégique et d’opinion profite ainsi des médias sociaux. Et les stratégies de gestion de communautés sur les médias sociaux profitent des politiques de veille stratégique.
Pour conclure, disons que le Web est encore en phase de maturation, entre Web 2.0 et Web 3.0, mais l’optimisme reste de rigueur. Pensée et innovation sont au programme. Bonne rentrée à tous.
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