Petite panique de pré-rentrée ordinaire

Tout va bien, nous sommes fidèles à nous-mêmes : en temps de crise on peut toujours compter sur chaque Lescinqt pour péter un câble.

Ma petite journée d'hier avec les quatre futurs bacheliers, pour qu'ils se reposent, s'est déroulée comme convenu : crêpages de chignon, hurlements, envies de faire pipi dans des lieux inappropriés, oubli d'une paire de chaussures au parc, d'où la gamine est revenue d'ailleurs pratiquement toute nue, foutage de bordel chez l'orthophoniste, jus de tomate par terre et trognons de pommes retrouvés à pourrir derrière les lits, constat de vacuité dans les placards, appel téléphonique au mari pour qu'il revienne un peu plus tôt, préparation du dîner posé en évidence sur la cuisinière à l'attention du dit mari, retour de celui-ci à 20 heures moins cinq, départ de Madame à 20 heures moins trois, avec poussette en guise de caddie, et supermarché fermant ses portes à 20 heures trente, retour de Madame chargée comme un mulet vers 21 heures, constat alarmé étonné que les enfants n'aient pas encore mangé, débuts de hurlements de Madame crescendo, tentatives d'apaisement du mari tout surpris qu'on lui demande de s'occuper de ses gosses en l'absence de leur mère, inefficacité totale de la stratégie de Monsieur, mise de table et ingurgitation du dîner relativement froid en quatrième vitesse, hurlements toujours striddents de Madame, occurence manifeste d'un vocabulaire assez pauvre avec itérations de substantifs identiques non censés être possédés ni même entendus par de jeunes enfants, passages de douches à la trappe, nouveaux hurlements pour annoncer l'heure du coucher, énervement total du cheptel enfantin, disputes larvées assorties de coups tordus entre aîné et troisième, refus d'aller au lit pour la benjamine, sortie de la planche à repasser du placard vers 22 heures, accompagnée de ses trois mètres de haut de fringues, début du repassage malgré les pleurs, cris, aller-retours intempestifs de la même benjamine, cauchemar du fils aîné vers 23 heures, avec cris dans son sommeil, grande agitation et verre d'eau pour finir dans la figure, fin du repassage vers minuit en même temps que fin du film de Monsieur, avertissement à Monsieur qu'il n'ait pas à compter d'avantage sur sa domesticité habituelle pour l'année à venir, dispute de Monsieur et Madame, décision de Madame de dormir sur le canapé, retour de Madame au lit parce qu'on y est quand même mieux pour dormir,...

Une veille de rentrée ordinaire. Dès ce soir tout le monde sera calmé.