Les journaux rapportent que l’ex-ministre péquiste Louise Beaudoin va supporter Louise Harel, ex-ministre PQ, pour son élection à la mairie de Montréal. Quelle nouvelle ! S’il faut qu’à chaque fois qu’un ou une ancien ministre PQ annonce son appui à Mme Harel, les média en fassent un plat, on n’a pas fini d’avoir des nouvelles « plates ». Il est certain que la très vaste majorité des ex-collègues ministres de Mme Harel vont la supporter. Il est aussi évident que les séparatistes feront de même en appuyant Mme Harel. Ils ne manqueront sûrement pas l’opportunité de voter pour une dure et pure péquiste à la tête de l’Hôtel de ville.
Il est aussi certain que les francophones « fédéralistes à tout prix » iront voter pour Gérald Tremblay. Et il en est de même pour les anglophones qui se rendront aux urnes non pas pour voter pour Tremblay mais pour chercher à éviter qu’une séparatiste s’empare de l’hôtel de ville. What’s new ?
Ces deux blocs de votes, les séparatistes d’un bord et les fédéralistes à tout prix de l’autre devraient être de poids égal et leur influence respective sera ainsi amenuisée. Louise Harel aura beau présenter des anglophones de façade l’appuyant, cela ne passera pas la rampe. De même, le maire Tremblay jouera un jeu similaire et soulignera l’appui de quelques souverainistes reconnus, mais il n’aura pas plus d’effet que son adversaire.
La décision sera donc celle des Montréalais et Montréalaises qui sont neutres et qui votent soit pour le parti Québécois soit pour le parti Libéral ou un autre, sur la base de l’enjeu de chaque élection. Et, aussi, elle sera celle des néo-Montréalais (es) qui sont de plus en plus nombreux. Normalement, ceux-ci ne se laissent pas influencer par le débat politique sur le statut du Québec, qui n’en finit plus. Ils se sont installés chez nous, loin de leur pays d’origine, pour toutes sortes de raisons. Pas très riches à leur arrivée, ils réussissent, par le travail et la persévérance, à bien élever et éduquer leurs enfants et cherchent à créer pour leur famille un milieu respectable et prometteur pour l’avenir. Jusqu’à un certain point, je crois que ces derniers sont la clef de la prochaine élection municipale de Montréal.
Il y a aussi, deux autres candidats. M. Richard Bergeron, chef de Projet Montréal et Louise O’Sullivan. Bergeron est un homme de qualité, racé, courageux, de principes qui propose des idées qui sont, souventes fois, des réponses sérieuses aux grands problèmes de notre ville. Malheureusement, à cause des circonstances actuelles qui braquent les réflecteurs sur le maire Tremblay et Mme Harel, M. Bergeron ne récoltera pas le nombre de votes qu’il mérite. Quant à Mme O’Sullivan, ex-membre du comité exécutif de la ville, sous le maire Tremblay, elle n’a aucune chance.
À la fin du règne de Jean Drapeau, on entendait plus souvent qu’autrement, le mot « dictature » lorsque l’on se référait à l’hôtel de ville. Dieu sait pourtant que Drapeau était loin d’un tel comportement. Aujourd’hui, alors que l’on a répondu au changement de structure municipale en créant une politique municipale de proximité, on se plaint à nouveau et on veut tout bousculer, tout bousiller, pour chercher à revenir à la formule passée. La solution n’est pas là.
Nous avons maintenant des arrondissements. Ce fut une erreur qui a été initié par le maire Jean Doré et qui a pris son envol avec la venue de la fusion et de la « défusion » des municipalités de l’île de Montréal. Je me suis opposé, depuis le tout début, à ce genre de réorganisation pour notre milieu municipal car j’estimais que nous avions la Communauté Urbaine de Montréal qui fonctionnait bien, malgré qu’il y avait place pour amélioration, et qui intégrait toutes les municipalités en rapport avec les grands besoins municipaux qui touchent notre île. Montréal a obtenu l’Expo67 et les Jeux Olympiques de 1976 et les a bien réussis. Elle a fait sa marque dans le monde et n’a pas eu besoin des fusions pour le faire !
Malheureusement, les politiciens ont agi différemment et nous ont donné la structure des arrondissements. Plusieurs personnes, aujourd’hui, veulent la défaire et revenir en arrière. Quant à moi, je dis « Non ». Assez, c’est assez !
Ce qu’il faut faire, c’est consolider notre structure, assurer une meilleure coordination entre la ville-centre et les arrondissements, unifier les responsabilités de certains services communs à plusieurs arrondissements (comme le déneigement), rendre la structure des arrondissements plus simple, moins onéreuse et plus accessible. Nous nous devons de participer de près à ce travail et à la vie de notre arrondissement afin que les politiciens, qui s’en chargeront, sachent que nous les avons à l’œil. Certains arrondissements, comme Outremont, sont un bel exemple de ce que j’avance. Les citoyens sont présents, actifs et s’occupent de la chose publique. Ils ont pu, par leur surveillance, mettre à jour une administration de pauvre qualité, malhonnête et la remplacer. Je ne dis pas que nous ne devrions pas unir l’arrondissement Ville-Marie à la ville Centre, mais j’affirme qu’il ne faut pas généraliser. Les arrondissements fonctionnent à Paris, pourquoi pas à Montréal ! À nous de nous assurer qu’il en est ainsi.
J’invite tous mes amis et mes concitoyens à mettre de côté leurs réflexes partisans et à juger les candidats à la mairie et les membres de leur parti, qui briguent leurs suffrages dans tous les coins de la ville, sur la base de leur valeur personnelle, leur expérience, leur équipe et le contenu de leur programme politique. Les temps sont trop difficiles et la crise économique trop importante pour que l’on s’abaisse à faire de la petite politique, de la « potilique » comme j’aime à dire.
Montréal est une ville qui mérite d’être au haut de l’échelle de comparaison avec les autres grandes villes du monde. Il en va de notre qualité de vie, de nos emplois et de l’avenir de nos enfants. L’évolution rapide de la technologie et les investissements gigantesques qui sont requis, pour maintenir nos infrastructures en bon état et les améliorer, nécessitent que nous devenions des citoyens intéressés aux affaires municipales. Non seulement durant une période électorale, mais, et surtout, entre les élections.
Choisissons le meilleur candidat à chaque poste, nonobstant son parti. Nous aurons ainsi partout les meilleurs administrateurs possibles. Que le parti qui en a le plus gagne ! Si par la suite, certains élus ne répondent pas à nos aspirations, nous pourrons les identifier et régler leur cas à la prochaine élection.
Je ne fais qu’une exception : les vire-capots. Ces renégats qui ne savent où planter leur tente ne méritent pas notre appui. Ils ont démontré qu’ils n’ont ni parole, ni principe, ni courage. Nous n’avons pas besoin de tels individus sans colonne vertébrale pour prendre soin de nos affaires. Comme on disait dans le bon vieux temps : « Dehors, les chiens pas de médaille ! ».
Claude Dupras