Je ne parle pas souvent de Philippe de Villiers. Tout d'abord parce que je suis loin de partager son idéologie souverainiste et ensuite, parce que son influence politique et inversement proportionnelle à la morgue qu'il distille dans les médias.
Toutefois, j'ai adoré le voir hier au journal télévisé de France 2 tenter de justifier son ralliement à l'UMP par "la polyphonie de la majorité" tout en raillant la "discordance au PS". Malheureusement, son argumentaire avait été précédé par quelques extraits des attaques les plus virulentes formulées vis à vis de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Il n'avait alors pas de mots assez durs pour qualifier les politique actuelle, trop laxiste et trop européenne à son goût.
Il faut bien avouer qu'il est bien meilleur dans le dénigrement que dans sa justification laborieuse de son incorporation (un peu forcée) dans le giron de l'UMP.
Pour être très franc, plus qu'un ralliement, c'est le retour à la niche d'un trublion de la droite traditionnaliste qui a cru que son succès aux Européennes de 1999 (où il avait écrasé la liste RPR menée par... Nicolas Sarkozy) pouvait le transformer en réelle force alternative de droite. Seulement, les Européennes sont un scrutin à la proportionnelle qui intéresse peu les Français et sa formation s'est depuis rétamée à chaque scrutin majoritaire. Même les dernières Européennes n'ont pas su raviver la flamme de son mouvement profondément anti-européen. Les finances de son parti sont exsangues et il n'avait d'autre choix que de rallier l'ennemi vilipendé pour survivre. Il en va de même pour Frédéric Nihous et de son CPNT.
Maintenant, il faut habiller cette déconfiture pour faire semblant d'être encore important, mais Villiers va finir aux oubliettes de la droite, dévoré par plus grand que lui.
Je n'essuierai pas une larme (de crocodile) sur son tombeau politique.
Dominik