José James, la perle jazz dans son écrin hip hop

Vous prenez un jeune homme de 28 ans, natif de Minneapolis, d’une mère irlandaise et d’un père panaméen, vous lui donnez un physique longiligne, lui collez un sourire format panoramique sur le visage, lui mettez une de ces casquettes à visière plate aux couleurs de la Big Apple (sa ville d’adoption) vissée en permanence sur la tête. A cela, vous ajoutez la dégaine et allure d’un adulte post-adolescent vous en faîte sortir une voix de crooneur en costard 3 pièces, et pour finir vous me mélangez tout ça à une tchatche rythmée et un phrasé de MC, vous obtenez alors l’un des plus talentueux et rares jeunes jazzman vocal de cette année: José James. Le premier album de José, The Dreamer, c’est mon coup de coeur 2009, déjà parce que le bonhomme est vraiment bon et atypique mais aussi parce que oui,  on a enfin droit à une voix homme sur un album de jazz…
Eh oui, alors qu’une majeure partie des labels et maisons de prod, aux influences et catalogues jazz, nous signent et livrent essentiellement des voix féminines sur galettes, Brownswood, le label naissant de Gilles Peterson, ose quand à lui nous signer un excellent petit jazzeux, aux cotés de l’excentrique et déjanté Brassband nippon Soil&Pimp Session (à découvrir!!). Il en aura fallu donc du temps pour mettre Harry Connick Jr au placard et ranger soigneusement Frank Sinatra dans la discothèque au côté de Nina Simone. Entre la tchatche et le scat du Mc James, de ces quelques fonds de drum’n’bass arborés par la batterie, de ces nombreux solos piano auxquels José livre d’improbables battles, ce 10 titres excellemment bien ficelé, facile d’accès, étonnera et surprendra à mon avis tous ceux et celles qui pensent que pour écouter et apprécier le jazz à sa juste valeur il faut s’être coltiné auparavant l’intégralité du catalogue Blue Note. L’album de José James ouvre donc cette porte sur un courant jazz plus contemporain, plus de notre époque, aux couleurs plus urbaines, plus en adéquation avec ce qui nous entoure et de ce que l’on aime ressentir dans la musique. Deux choses à noter, la première, c’est qu’il est impératif d’aller voir cet audacieux monsieur en live, parce que croyez moi ça en vaut le détour, il sera justement sur Paris fin septembre, le 29 au New Morning dans le cadre de sa tournée hommage à Coltrane au côté du pianiste Jef Neve “Facing East : The Music of John Coltrane”. La seconde, un nouvel album est prévu pour fin septembre. Enjoy!
En bonus un mini docu proposé par le festival Friends we love NY

José James, Vocalist + Lyricist + Songwriter :: Artist Profile from friendswelove.com on Vimeo.

José James “The Dreamer” Brownswood Links: Le myspace: http://www.myspace.com/josejamesquartet Le site officiel, player à écouter: http://www.josejamesmusic.com Un article de Bboy Oliv’