L'entretien en lui-même n'apprend rien que nous ne sachions déjà, bien que je n'y vois pas de langue de bois contrairement à ce qu'a relevé Marc.
En revanche, certains commentaires m'invitent grandement à réagir ici.
Mry reproche à la Vice-Présidente du Mouvement Démocrate certaines mesures ultra-libérales et d'avoir engrangé les succès sur les "cendres masculines". Je passerai volontiers sur le côte hautement mysogine de la remarque, un homme aurait le droit de se faire une place en politique au détriment d'un autre mais pas une femme...
En revanche, il semblerait que bien que le MoDem n'ait été fondé qu'en 2007, rassemblant des personnalités de tous horizons, certains en soient encore à scruter les passés politiques de chacun pour tenter de décrédibiliser l'action des démocrates.
Ce qui nous importe aujourd'hui est de rassembler autour d'un projet de société ambitieux, crédible, nouveau et fédérateur. Rassembler implique de réunir ceux qui aujourd'hui se reconnaissent dans les valeurs républicaines et humanistes de ce que l'on avait coutûme d'appeler le centre.
Le rocrocodile kinépeuthe quant à lui commente:
Je ne comprendrais jamais le Modem qui est tout sauf de gauche. ratisser à gauche les décribilisent sur leurs intentions. De plus, au dernier moment, ils s'allieront toujours à droite. "Il n'existe pas de centriste" disait Maître Kanter, Nicolas, il n'existe que des girouettes.Comment peut-on faire preuve à la fois de tant d'arrogance et de mépris à l'égard de l'électorat "centriste"?
Comment peut-on surtout feindre d'ignorer que ce sont justement le PS et l'UMP qui ont écrasé allègrement les plates-bandes centristes en faisant cohabiter l'inconciliable ?
En tant que centriste, vous n'aviez que deux choix:
1. Soit vous acceptiez de vous inscrire à gauche au PS et coexister avec de véritables antilibéraux dans un parti incapable d'assumer pleinement la socio-démocratie
2. Soit vous preniez acte de cette incompatibilité et vous vous inscriviez donc...à droite à l'UDF, parti le plus centriste mais qui avait fini par être totalement inféodé au RPR devenu l'UMP.
Bref, il était donc impossible de développer un véritable programme "centriste" puisque des deux côtés l'influence dominatrice des opposés nous a délivré ces errances politiques que l'on connaît depuis 30 ans. Mitterrand et Jospin se montrant parfois plus libéraux que la droite et Chirac plus social que la gauche.
Certains devront comprendre qu'il faut se débarrasser de ces réflexes "droite-gauche" dont les frontières ont été arbitrairement dessinés par les deux monolithes politiques que nous connaissons, sans véritable cohérence idéologique mais avec une vraie pertinence électoraliste.
D'ailleurs, on pourrait s'étonner que l'on ait accepté le passage de François Mitterrand auprès de la droite nationaliste ou de Lionel Jospin avec les trotskystes quand on cherche à blâmer certains pour avoir été membre de cette UDF trop longtemps soumise au bon vouloir du RPR.
Pour rassembler, il faut arrêter de chercher dans chaque histoire personnelle ce qui a été de droite ou de gauche, sachant que la lecture se ferait nécessairement au travers du prisme dont il faut s'affranchir aujourd'hui.
Rassembler, c'est accepter nos diverses histoires, nos héritages politiques et repartir sur un projet commun. J'ai longtemps été leurré par un PS que je croyais socio-démocrate. Désormais, je me retrouve dans le projet démocrate et accepte avec joie de cotoyer démocrates-chrétiens, libéraux, humanistes, écolos, etc.
C'est tout le sens d'un engagement auprès du Mouvement Démocrate nécessairement constitué d'individus venus de tous horizons. La constitution de la Vice-Présidence du parti en est un exemple criant. Entre Jean-Luc Benhammias, écologiste membre des Verts dès la première heure, Corinne Lepage, ex-ministre de l'Ecologie et dirigeante du mouvement Cap21, Jean Lassalle ou Jean Peyrelevade, pour ne citer qu'eux, le panel est tout de même assez large.