Pour rompre ce fracassant silence...Parce que Les voix du...

Par Bustos

Pour rompre ce fracassant silence...
Parce que Les voix du Pamano est roman imposant par la force de ses dispositifs narratifs et de son histoire...
Parce que c'est un roman qui est totalement passé à coté des yeux de la critique et que seuls quelques libraires ont eu l'intuition de lire...
Enfin parce que ce roman est une bénédiction.
Les Voix du Pamano est pour moi le roman le plus fort du semestre. Un livre fort tant par son histoire que dans sa construction, un roman qui se déploie comme une mosaïque que le lecteur reconstruit peu à peu au fil des pages. Entièrement centré autour d'un village des Pyrénées catalanes : Torena et se ses secrets. Entre 1944 et 2002 l' Histoire (celle avec une grande hache) mêle à celle d'une poignée de villageois et leurs secrets. Les secrets nés de la guerre civile et du poids de la vie au temps du franquisme. La vengeance et la haine semble être le moteur de ces vies et Jaume Cabré nous fait entrer dans les mystères de ce village, au travers des voix intimes de ses protagonistes.
La difficulté pour conseiller ce livre vient du fait qu'il est dommageable de dévoiler ne serait-ce qu'une petite partie de l'histoire, parce que Cabré à construit son roman en mélangeant le temps de l'Histoire et celui plus intime de ses personnages. Ces deux temps ne sont plus linéaires par conséquent le roman avance avec sa propre cohérence.
Une des grandes réussites du romancier réside dans la façon qu'il a d'éclater le fil de son roman et de laisser au lecteur la plaisir de reconstruire les histoires qui peuplent le livre.
Conseiller ce roman c'est faire accepter un pari de confiance au lecteur, c'est lui promettre une histoire d'une force incroyable (celle d'une grande saga) servie par une construction et un style grandiose. Les voix du Pamano est un roman éblouissant jusqu'aux larmes.
Comme tous les grands livres, il ne se laisse pas apprivoiser sans mal, pourtant la récompense est à la hauteur des efforts une fois passées les cinquante premières pages qui mettent en place les dispositifs narratifs on se retrouve embarqué dans une histoire qui nous dépasse et nous piège