C’est la rentrée depuis quelque jours seulement et le gouvernement m’a déjà gentiment donné deux raisons de m’énerver. Remarque, c’est plutôt gentil, ça me permet de relancer ce blog. La première raison, c’est la taxe carbone, la seconde, ce sont les polémiques à rallonge sur les bonus. Les bonus, nous en parlerons peut-être demain. La taxe carbone donc. Je ne vais pas tirer des kilomètres de lignes sur ce projet de nouvelle taxe, d’autres accumulent les billets sur le sujet avec bien plus de sérieux que moi. Si j’ai bien compris, la taxe carbone est une taxe écologique dont le but principal est de renchérir le coût (au sens premier du terme) des comportements polluants afin d’orienter progressivement ces mêmes comportements vers des énergies ou produits plus « durables ».
J’ai deux problèmes avec cela. D’abord, je déteste ce principe de ponction planquée derrière une raison fallacieuse. Ensuite, je déteste les politiques qui jouent les durs en théorie et qui, une fois placés devant le fait accompli, mouillent la culotte. En l’espèce il y a une profonde différence entre la théorie et la pratique.
La théorie, c’est celle de certains « penseurs » qui se sont saisis de cette affaire il y a quelques mois. Après des heures de travail, ils ont conclu que la barre minimum qu’il fallait mettre en place se situait autour de 32€. Autrement dit, la taxe carbone, pour qu’elle trouve une effective utilité écologique, doit fixer impérativement le prix de la tonne de CO2 émise à 32€. En pratique, ce sera 14 €. Rassurez-vous, le prix de cette même tonne devra tanguer autour des 100 € en 2030. D’ici là, la barre ne cessera de grimper, asphyxiant gentiment les ménages et les entreprises françaises.
C’est précisément sur ce point que plusieurs choses me gênent. La taxe carbone existe pour renchérir le coût de certains comportements pollueurs. En réalité donc, cette taxe ne trouve un intérêt uniquement que lorsqu’elle fait cracher les pollueurs au bassinet. Pourtant, le gouvernement s’échine à rassurer la masse inquiète en précisant que la charge financière de cette taxe devrait être « indolore ». Conclusion, quelle est donc l’utilité d’une taxe dont le but est de renchérir le coût de comportements pollueurs mais qui, finalement, ne renchérira rien du tout ? Il y a dans ce schéma, une manifeste mauvaise foie ou, pire, un mensonge avéré qui m’exaspère au plus au point.
Au final, la taxe carbone s’avère être un magnifique cadeau à destination des verts. Nos amis les verts, dont la côte de popularité gonfle à nouveau au fur et à mesure que l’on s’aperçoit que les grands partis nationaux se contre tapent des questions environnementales. Comprenez, les verts vont présenter des candidats dans les régions en face des candidats socialistes… Un gadin socialiste, ça vaut bien une petite taxe carbone !
Pour entériner cette idée de taxe en mesurant les conséquences, il fallait donc réduire le poids de la taxe (32 € à 14 €), ne pas trop attaquer EDF et le business des centrales nucléaires (hup, pas d’électricité) et détruire les conséquences néfastes, économiques pour les entreprises et sociales pour les ménages (et hup, on dit qu’on reversera le produit de la taxe a tout ce petit monde).
Finalement, cette taxe carbone est une fabuleuse arme politique. Le PS s’est vautré dans la polémique en reniant un principe pourtant gravé dans son programme et l’UMP en profite pour charger l’arme « Verts » pour les régionales.
Pendant ce temps, nous, on paye.