Aussi sur que Noël tombe invariablement en décembre, les premiers jours de septembre sont synonymes de rentrée des classes. Contrairement aux idées préconçues, cette notion ne concerne pas que les plus jeunes d’entre nous.
En effet, depuis plusieurs jours, on nous parle de la rentrée. Les suppressions de postes dans l’Education Nationale sont à nouveau au cœur du débat. Je ne sais pas s’il s’agit aujourd’hui de «dégraisser le mammouth» comme annoncé il y a quelques années mais force est de constater que les effectifs scolaires progressent inversement au nombre de membres du corps enseignant. Allez y comprendre quelque chose…
Le poids des cartables reste une valeur sûre des sujets abordés à quelques jours de la date fatidique. Certains établissements entreprennent ainsi une politique d’allègement. L’intention est louable mais entraîne une quête quasi mystique de certaines fournitures. Que celui qui sait où l'on trouve un cahier grands carreaux format A4 de 48 pages lève la main. Une amie y a perdu son latin et une paire d’escarpins à force d’arpenter (en vain) les papeteries en tous genres.
Mais la grande nouveauté du millésime 2009 est sans doute l’élément grippe A H1N1. A peine entamée la pré-rentrée des maîtres et professeurs, il s’agit déjà de leur préciser que si 3 cas devaient être détectés au sein d’un même établissement sur une période de quelques jours, celui-ci pourrait être fermé par arrêté préfectoral pour une période à déterminer. Des heures de cours à diffuser via Internet auraient ainsi été enregistrées pour pallier aux jours de fermeture. Merci de vouloir rassurer les familles sur le «comment gérer la grippe à l’école», mais essayons d’éviter la psychose (surtout celle de savoir quid de la garde des enfants au cas où…) !
Car au milieu de toutes ces contingences matérielles, médicales ou autres n’oublions pas nos petits (ou moins petits) qui reprennent trousses et cartables. Une entrée en maternelle est un grand moment, tant pour l’élève que pour ses parents. L’écolier fait le premier pas sur un chemin pavé de cahiers, d’ardoises, de peinture, de leçons, d’apprentissages et surtout de découvertes inépuisables. Quant à Maman et Papa, ils passent de l’Autre Côté. Certes, il y a plusieurs années qu’ils ont quitté les bancs de l’école mais les voilà passés dans le camp («adverse», non, pas tant que ça) des «parents d’élèves», camp dans lequel ils voyaient encore leurs propres parents il n’y a pas si longtemps. Désormais, il leur incombera officiellement de rédiger les fameux mots d’excuse en cas d’absence. La première fois qu’ils se prêteront à l’exercice, ils se souviendront avec tendresse des mêmes mots, officieux cette fois, pour lesquels l’imitation de la signature parentale demandait un soin tout particulier…
Il en va de même pour les entrées au CP ou en 6ème. Seule la taille des jeunes gens diffère. Nos mini-nous grandissent bien vite et les étapes scolaires sont autant de repères dans ce rythme effréné. C’était hier que le premier collier de nouilles réalisé en petite section faisait rougir les mamans les plus héroïques. Aujourd’hui, le même petit bonhomme est en primaire et apprend à lire. La jeune fille ramène un emploi du temps d’inspiration ministérielle en nous demandant gentiment (mais fermement) de la déposer au coin de la rue et plus devant la grille du collège.
Aujourd’hui, je connais plusieurs petit(e)s pour qui c’est LA rentrée. Oublions un instant la pénurie d’enseignants, les cartables trop lourds ou la grippe A, ce n’est pas le plus important. Une nouvelle année commence, dans un système scolaire envié par de nombreux pays. Nous sommes avec vous les loulous !