Après le couac de la veille, le festival a la gueule de bois. Oasis est sur toutes les lèvres, on en oublie presque qu’il y a eu de la qualité chez les autres concerts de la première journée. Heureusement le soleil est de nouveau au rendez-vous et le public, quoi que moins nombreux que la veille, a répondu présent en nombre. Les t-shirts Offspring et Faith No More sont de sortie, on se croirait revenu au milieu des 90’s, quand ces 2 groupes faisaient se déplacer les foules. Après une première journée plutôt pop, la programmation de ce samedi est résolument rock.
La journée commence pour moi avec Dananananaykroyd, un groupe écossais composé de 2 chanteurs, 2 batteurs, 2 guitaristes et 1 bassiste. Ca crie, ça saute, ça gesticule, c’est pas toujours très mélodique mais la fraîcheur et le bonne humeur de l’ensemble fait que l’on garde au final un bon souvenir de leur performance. A noter une distribution de free-hugs par les membres du groupe aux premiers rangs du public (dont Kris). Pendant que Billy Talent hurle son emocore sur la grande scène, je décide de rester à proximité de la scène de la Cascade pour le concert de The Horrors. Chenille devenue papillon depuis la parution de leur deuxième album (”Primary Colours”) produit par Geoff Barrow, les Anglais ont le désavantage de se produire en plein jour, eux qui aiment s’entourer d’artifices (fumée…) pour accompagner leurs prestations live. Si la qualité de leurs derniers titres n’est pas à mettre en doute, en témoigne les Mirror’s Image et autre Sea Within A Sea, on reste sur notre faim quand à la performance scénique du quintet, un brin caricaturale à l’image de son leader Faris Badwan arpentant la scène comme un lion en cage.
Je laisse la foule rallier la grande scène pour le concert d’Offspring et je me pose face à la scène de l’Industrie pour assister au concert de Yann Tiersen. Le Breton nous prend au dépourvu en délivrant un set énergique, plutôt électrique et majoritairement instrumental mais ça on s’y attendait. Une facette moins lisse que celle des nombreuses bande-originales de films composées par le bonhomme.
Les organisateurs ont tiré les leçons du flop Hot Chip d’il y à 2 ans, programmé en plein milieu d’après-midi sur la grande scène devant une assistance clairsemée. Les concerts électro sont désormais relégués sur les scènes annexes, une fois que l’obscurité a pris ses quartiers. Le résultat est à l’opposé de celui récolté par Hot Chip, à savoir une énorme ambiance pour touts les concerts électro et notamment celui de Calvin Harris sur la scène de la Cascade. Les tubes de l’Anglais, qui se vantait d’avoir créé le disco sur son premier album, font mouche à l’image de Acceptable in the 80’s et The Girls ou des plus récents Ready For The Weekend et You Used To Hold Me, issus du nouvel album. L’une des plus grosses ambiances de ces 3 jours de festival.
Je continue à prendre la foule à contre-pied en choisissant la scène de la Cascade et les School of Seven Bells au détriment de la reformation de Faith No More sur la grande scène. Le trio vaut le déplacement à la fois pour le mélange shoegaze-pop vaporeuse-new age que l’on a pu apprécier sur leur premier album, le magnifique “Alpinisms”, mais également pour les ravissantes jumelles Alley et Claudia Deheza dont les voix nous rappellent au bon souvenir d’une certaine Liz Fraser (Cocteau Twins). Après un enchaînement White Elephant Coat/Connjur/Half Asleep de toute beauté, le groupe conclut le set par un dernier morceau de 10 minutes (Sempiternal-Amaranth).
Les DJ français de Birdy Nam Nam ont l’honneur de clôturer la soirée et de faire danser le public encore nombreux. 24h après, le “traumatisme” Oasis fait désormais partie des livres d’histoire.