Parle à ma main !

Publié le 02 mai 2009 par Livmarlene
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Des mèches brunes sur une tignasse platine sauvagement dégradée, un slim et des bottines vernies pointues qui lui donnent une démarche d’un autre monde, pas de doute, vous venez de croiser une pétasse !

Cette tribu, féminine jusqu’à la caricature n’a peur de rien, sauf de passer inaperçue. Elle ne recule devant rien pour titiller le cerveau reptilien de la gent masculine. 

Une blonde qui embaume Hypnotic poisson, ou une fragrance moins prestigieuse mais tout aussi entêtante, qui a besoin d’un chausse-pied pour rentrer dans ses fringues, se maquille à la truelle et rit à gorge déployée, un portable rose extra plat sur l’oreille, et voilà réveillé l’australopithèque qui sommeille en chaque homme moderne. 

Dans les transports en commun, c’est flagrant. Une seule poupée Barby suffit à assurer la tranquillité de toutes les passagères moins tape-à-l’oeil. Certes, ces dernières jettent à la courageuse des regards dédaigneux, voire ignorent superbement la présence d’une fille de si peu de classe. Mais pourquoi tant de haine envers les ressortissantes de Bimboland ? Depuis quand est-ce un crime d’aimer se pomponner, de vouloir être admirée ? Ne pouvons-nous voir, nous les filles “banales”, le douloureux manque de confiance sous l’épaisse couche de fond de teint ? La réponse est bien plus cruelle... Nous les envions ! Pas tout le temps, bien sûr, mais parfois, quand nous voyons dans une vitrine une robe qui nous donnerait une allure de star... mais que nous n’assumons pas l’idée de nous la jouer Paris Hilton, hyper superficielle, mais hypersexy. Car il faut un certain courage pour oser se pavaner, au risque de se faire traiter de boudin créole.

Les gens bien élevés vous diront qu’un décolleté trop plongeant, une jupe trop courte, c’est de l’appel au viol. Bin voyons, à ce compte-là, c’est la victime qu’il faudrait mettre au niouf pour avoir diaboliquement tenté un être fragile... Et pourquoi ne pas indemniser le pauvre violeur, pour le préjudice moral de se savoir un monstre incapable de contrôler ses bas instincts !

Vous voyez, quand j’entends des raisonnements aussi injustes et des idées toutes faites de la morale, me prend l’irrésistible envie de les défendre, les blondasses. Dans ce monde où les femmes doivent tout faire comme les hommes pour espérer gagner un peu de respect, les pétasses sont comme l’extrême gauche de la mode : des extrémistes qui finissent par influencer la masse vers un peu plus de fantaisie et de couleur. Merci les filles ! Girlpower !