L'amour au microscope

***Au premier regard, vous avez su : c'était lui (ou elle, c'est selon). Tout s'est ralenti, seul comptait son regard, son odeur, sa voix. Le coup de foudre, quoi de plus romantique ? Tourné comme ça, c'est sûr, on a l'impression que l'amour est l'émanation la plus noble de notre âme.Alors je vous le demande, sacré nom de Dieu, pourquoi les scientifiques ont-ils besoin de chercher à rabaisser le plus doux des sentiments à un instinct régi par une série de réactions physiologiques ?Selon les rois de l'éprouvette, la première fois que l'on rencontre une personne du sexe opposé, notre organe olfactif analyse l'odeur et les phéromones qu'elle émet. Instantanément, on sait s'il y a compatibilité physique entre nous. C'est pour le moins poétique.Toujours d'après les accros au spectromètre de masse, quand une personne nous attire, c'est parce que son apparence, sa voix présentent les signes d'une bonne santé. La symétrie d'un visage serait à relier à une bonne immunité. Chez un homme, une voix grave, une mâchoire bien carrée, une musculature développée et une pilosité suffisante évoqueraient un taux de testostérone élevé et donc une virilité optimale.Chez la femme, une taille marquée, des hanches et une poitrine harmonieuses, un menton fin et des lèvres pulpeuses indiqueraient que celle-ci est fertile.Enfin, les experts de l'électrophorèse sur gel vont jusqu'à décortiquer le symbole même de la rencontre amoureuse : le baiser. Pitié, respectez au moins la magie de l'échange de souffle ! Trop tard, ils ont cherché, et ils ont trouvé... Tenez-vous bien, c'est ragoûtant au possible.L'échange de salive permet à la femme d'évaluer la santé de son partenaire (diabète, virilité...)L'homme ressent quant à lui la disponibilité sexuelle de sa conquête, et l'améliore en apportant de la testostérone directement dans la bouche de cette dernière. Gloups !Tout ne serait donc qu'une affaire de chimie, de correspondance physiologique, de compatibilité génétique. SAUF QUE l'on croise tous les jours des couples mal assortis, dont l'homme est un peu maigrichon ou possède un nez sérieusement dévié de la ligne médiane du visage, dont la femme est étroite de hanche ou plate comme une crêpe.Preuve qu'au delà de la chimie des corps, l'amour naît de l'alchimie des âmes.L'humour, la gentillesse, le charme ne sont pas encore quantifiables comme l'intelligence. En attendant ces QH (quotient humoristique), QG (quotient gentillesse) ou QC (je ne vous fais pas l'affront de préciser de quoi il s'agit), l'amour garde un peu de sa magie. Et je ne veux pas entendre que la magie, c'est une invention de J.K. Rowling !
www.sciencedaily.com/releases/2007/08/070830121629.htm