Mais personne n’a jamais dit qu’il devait être équitable ! 67,2 millions d’euros pour Kaka, 94 millions pour Cristiano Ronaldo, le football a encore les reins solides et un estomac de baleine, pour faire des annonces publiques aussi scandaleuses à l’heure où tant de gens n’ont pas le strict minimum.
Le sport professionnel est avant tout devenu une affaire de gros sous. De très gros sous. Mais le foot est champion en la matière. Si au tennis, les revenus sont dépendants des résultats, le monde du ballon rond marche aux contrats de plus en plus faramineux.
“S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche.”(Marie-Antoinette)
La raison ? Les contrats de diffusion exclusive des matchs importants se négocient à prix d’or. Les télés sont prêtes à mettre jusqu’à leur chemise dans la balance, parce que le football, c’est l’audimat assuré et que l’audimat, c’est la garantie de voir affluer les annonceurs.
Dans les clubs de village, les entraîneurs sportifs essaient d’inculquer aux jeunes ce que l’on appelait autrefois l’esprit sportif, c’est-à-dire un certain fair-play, l’esprit d’équipe, le goût de l’effort. Mais dans les hautes sphères, où est-il ce fabuleux esprit ? Rassurez-vous, il est bien au chaud sous une épaisse couche de billets de banque !
“S’ils n’ont pas d’argent, ils n’ont qu’à en acheter !” (réplique de Lambert Wilson dans le film Jetset de Fabien Onteniente)
Une couche d’autant plus épaisse que non contents de signer des contrats pour des sommes astronomiques, les stars du ballon sont les chouchous des campagnes publicitaires ! Et rejackpot !
Allons, allons, ne nous emballons pas ! Si les sportifs de haut niveau amassent des fortunes, c’est parce que leur carrière est très courte. Bin voyons ! Calculez combien de vie il faudrait à un smicard pour gagner le centième du pactole d’un de ces ballons d’or pour voir ?
“A mort Louis Croix vé bâton !” (les Inconnus dans leur sketche bien connu)
Trop d’argent, trop d’affaires de dopage, le sport n’est plus que l’ombre de lui-même, une ombre vénale qui contribue au naufrage des valeurs. Pouvoir vivre de sa passion est une chose, insulter ceux qui travaillent dans l’anonymat en affichant des revenus hors de proportions, c’en est une autre.
En cette période tourmentée, le désastreux message du Real Madrid (comme d’autres entreprises d’ailleurs) est clair : crise ou pas, y’a encore du pognon à se faire pour peu que l’on exploite le bon filon.
Pendant ce temps en France (pour ne parler que de nous), les agriculteurs bloquent l’approvisionnement des centrales d’achat de la grande distribution, les “contis” n’ont plus que leurs yeux pour pleurer avec le defficit public qui s’envole, les impôts devraient augmenter, histoire de nous montrer que ça peut toujours aller plus mal.
“Je dis gare ma fille, gare aux cons...” (Koxie dans sa chanson “Garçon”)
Certains diront que des destins tels que celui de Cristiano Ronaldo font rêver les masses, leur donne espoir. Moi je dis qu’il faut pas trop jouer avec les nerfs des gens normaux et des pauvres. C’est qu’ils sont nombreux, ces cons !
http://www.lefigaro.fr/football/2009/06/11/02003-20090611ARTSPO00427-faites-sauter-la-banque-.php
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