Parti Second depuis un certain temps, le PS a voulu devenir pour la dernière présidentielle le Parti de Ségolène. A l’époque déjà, l’unité n’était pas vraiment la caractéristique première des défenseurs de la rose contre le pommier. Mais depuis, un sacré chemin a été parcouru vers l’effilochage total du tissu socialiste. Le désir d'avenir de la dame en blanc s'est mué en ce qu’en langage De Funèsien on pourrait appeler, je m’excuse par avance, une véritable folie des grandeurs.
Une folie contagieuse à en juger par la multiplication des prétendants au poste de premier secrétaire lors de dernière élection au sein du parti. Chaque jour, PS devient davantage synonyme de Pente Savonneuse. Martine et Ségolène se crêpent le chignon pour savoir qui sera la chef. Fabius, faute de crinière, abandonne vite la bataille. Mélenchon qui n’apprécie pas le spectacle, quitte le grand cirque pour en créer un petit bien à lui.
Puis viennent les élections européennes. On se recoiffe comme on peut, on s’affiche souriantes pour “contrer la droite”, tout un programme. Non sans blague, le programme du PS tient à cela : s’opposer à tout ce que peut proposer la droite. Les socialistes prônent alors “le rassemblement”, “l’unité”, “le vote sanction contre le parti présidentiel”. C’est alors que ce Damné Con-Bandit de malheur vient brouter dans la Roseraie, tenant un discours plus dans la tendance Arthus-Bertrandienne du moment. Les résultats sont sans appel. Même le porte-parole du PS, Benoît Hamon, un jeune contre-ténor qui se voyait déjà plein d’avenir n’est pas élu. Et pas de bol, lors du récent remaniement du gouvernement "d’ouverture", aucun poste ne lui est proposé.
Depuis la présidentielle, le PS n’en finit pas de se déliter, Manuel Valls, Julien Dray, Arnaud Montebourg, ils sont de plus en plus nombreux à critiquer ouvertement la direction de leur famille politique. La pauvre fille de Jacques Delors a beau jurer à chaque chute de gravats que le parti est à l’aube de sa reconstruction, plus personne n’y croit. Même BHL, le symbole même de la gauche caviar-silicone réclame que le décès du PS soit prononcé. Mais sans idées, sans leader capable de rassembler, que reste-t-il au PS si on lui retire son nom ?
Certes la politique est une jungle, et comme la Nature a horreur du vide, l’espace politique laissé par la disparition du parti aux éléphants ne devrait pas rester vide bien longtemps.
Mais que la terrible décision de la dissolution soit prise ou nom, dans les faits, le parti est déjà mort, il ne fait plus son travail d’opposition constructive. Le Titanic est en train de sombrer, et chacun essaie de sauver sa place. Dans ces conditions, les préoccupations des français sont bien loin des pensées de l’équipage.
C’est la seule chose vraiment grave dans tout ce tableau. Dans ces temps tourmentés, qui défend la France sociale, qui assure l’équilibre face à une formation politique ultra-libérale bâtie comme un rouleau compresseur sur les ruines du RPR ?
L’UMP a su s’enraciner dans le paysage politique en se nourrissant du terreau fertile de la peur de l’extrémisme. Qui sait ce qui pourrait fleurir sur la tombe du regretté PS ? Mais la question majeure qui reste en suspens, c’est qui aura les mâchoires assez puissantes et la langue assez suave pour devenir un challenger crédible face à Nicolas premier, meilleur ouvrier de France lorsqu’il s’agit de mettre à sa sauce les recettes des autres ?
Socialistes, hommes et femmes qui vous dites de Gauche, sortez de votre coma, ne suivez pas la lumière comme de vulgaires moucherons. Réappropriez-vous les idées de Gauche et trouvez leurs applications concrètes dans notre monde d'aujourd'hui. Au boulot !
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