Dans Le Journal du Dimanche du 30 août 2009 (ici), le
ministre français du Budget déclare :
Nous avons récupéré les noms de 3'000 contribuables détenteurs de comptes dans les banques suisses, dont une partie correspond très probablement à de l’évasion
fiscale. Ces comptes sont ouverts dans trois banques suisses et représentent des avoirs à hauteur de 3 milliards d’euros. Ces comptes sont ouverts dans trois banques et représentent des avoirs à
hauteur de 3 milliards d'euros. C'est la première fois que nous avons ce type d'informations, précises, avec les noms, les numéros de comptes et les montants en dépôt. C'est
exceptionnel.
Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour faire le calcul : cela représente en moyenne 1 million d’euros par contribuable. Du moyen fretin en quelque sorte, mais suffisamment gros
pour exciter l’envie du plus grand nombre qui a du mal à boucler ses fins de mois. Plus démagogue, tu meurs...
En tout cas, c’est encore mieux que les Etats-Unis d’Obama. Ces derniers ne récolteront au mieux que les noms de 4'450 suspects, soit 15 noms par million d’habitants, tandis que
la France disposera de 46 noms par million d’habitants. Trois fois plus. De quoi être sacrément fière. La France n'est-elle pas un léviathan fiscal autrement redoutable que les
Etats-Unis ?
Le dit ministre ajoute :
La majorité des noms ont été obtenus par le biais du renseignement fiscal et, d’autre part, des déclarations d’établissements bancaires.
Enfin il menace :
Nous allons poursuivre nos investigations pour vérifier si ces comptes ont été déclarés. Tout le monde doit bien comprendre que nous avons changé
d'époque. Les contribuables concernés ont vraiment intérêt à
régulariser au plus vite. Il y a cette cellule de régularisation, il faut qu'ils l'utilisent et payent spontanément un rappel d'impôts sur ces avoirs. S'ils ne le font pas, nous utiliserons le
contrôle fiscal.
C’est la méthode Obama - celle de la gauche éternelle, à l'origine de tous les totalitarismes - qui consiste à faire peur, à donner un délai de grâce – le 23 septembre 2009 pour les clients
d’UBS, le 31 décembre 2009 pour les contribuables français – puis à sévir. Le bâton, la carotte, puis le bâton.
Pour Martine Aubry une telle clémence est tout simplement inadmissible. A l’issue de l’Université d’été du PS elle déclare, le même dimanche 30 août, sur France
Info (ici) :
Pourquoi leur donner la possibilité jusqu’à la fin de l’année de régulariser, un peu comme ça en douce ? […] Qu’on les poursuive, qu’on les taxe, évidemment
qu’on leur fasse payer des pénalités et puis qu’on saisisse les tribunaux.
La Première Secrétaire du PS français est bien l’héritière de la gauche française la plus abjecte, celle qui tire ses succès de l’excitation de l’envie des plus démunis à l'égard des plus
riches, qu’il faut traquer, poursuivre, opprimer, voire exécuter. C’est la gauche des massacres de septembre 1792, de la loi des suspects de septembre 1793 et des têtes qui tombent sous le
couperet de la guillotine, auxquelles faisait référence Paul Quilès au lendemain de l’arrivée au pouvoir des socialistes, lors d’un discours célèbre prononcé à leur Congrès de
1982 :
Il faut faire tomber des têtes, le faire rapidement et dire lesquelles.
Sur son site (ici ), Bertrand Lemennicier, un des
conférenciers de la 31ème Université d’été de la Nouvelle Economie (ici), à laquelle j’ai assisté la semaine dernière à Aix-en Provence,
justifie l’évasion fiscale en ces termes, qui résument son intervention du 25 août là-bas :
L'évasion fiscale est une résistance à l'oppression fiscale et la résistance à l'oppression, lorsqu'elle vient aussi de l'Etat , est un droit constitutionnel.
Il y a longtemps que l'on sait que les hommes politiques se moquent des constitutions et les violent régulièrement.
A l'appui de cette justification Bertrand Lemennicier cite l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789. Pour prouver qu’ils ne sont pas des bandits il suggère que :
[Les gouvernants du G20] organisent un véritable consentement à l'impôt, c'est-à- dire le droit d'ignorer l'Etat ou le droit de divorcer d'avec l'Etat ou encore un statut d'objecteur de conscience à
l'impôt comme ils l'ont fait à propos de l'impôt du sang, qu'ils permettent la sécession du territoire et sa privatisation pour tous ceux qui refusent l'ordre public tel qu'il est imposé par
ces hommes politiques.
Ce n'est pas demain la veille...
Francis Richard