Cela fait maintenant cinq ans qu'Adam Chase s'est vu obligé de quitter sa ville natale pour New-York. Après avoir été acquitté du meurtre d'un jeune étudiant, il n'avait pas supporté les soupçons que sa famille portait encore à son égard. Et pour cause ! Sa belle-mère, la femme de son père, avait témoigné contre lui lors de son procès, persuadée de l'avoir vu commettre le crime.
Mais Adam ne voit pas d'autre alternative possible que de revenir chez lui dès lors que son ami d'enfance lui demande de lui porter secours, sans être plus précis pour autant. Seulement, à peine de retour, voici qu'un nouveau cadavre est découvert. Et comme de bien entendu, Adam devient le suspect idéal.
Je décrirais volontiers mes livres comme des thrillers ou des romans à énigmes mais ils tournent aussi autour de la famille. […] J'ai souvent dit que les dysfonctionnements familiaux constituaient une matière littéraire très riche, et c'est vraiment le cas. C'est un terreau fertile, idéal pour cultiver les secrets et les coups bas, et en faire des histoires explosives. (John Hart)
Voilà exactement le genre de thriller n'ayant pas d'autre prétention que celle de raconter une histoire et de se jouer du lecteur en l'amenant à explorer des pistes dont il se doute bien qu'elles le mèneront à des impasses. A ce titre, John hart est assez habile dans la manière qu'il a eu de tisser les fils de son intrigue. Bien évidemment, on le sait d'emblée, le retour d'Adam et le nouveau meurtre qui survient aussitôt, seront l'occasion d'éclaircir la première affaire encore jamais élucidée. Et l'auteur, par petites touches subtiles distribue toutes les cartes au lecteur, de sorte que celui-ci se trouve au fur et à mesure en possession de plusieurs mobiles, tenant tous la route. Et si l'identité du coupable lui a déjà effleuré l'esprit, c'est avec une phrase, une seule, une phrase à vous glacer les sangs, que la révélation s'opère.
Comme souvent maintenant, il convient de ne pas toujours faire confiance aux références citées en quatrième de couverture (John Hart, selon le Bookmark magazine soutiendrait la comparaison avec Raymond Chandler et John Grisham – j'en vois déjà qui grincent des dents. La Rivière rouge ressemble sans doute à bon nombre de thrillers, jouant sur des leviers qui ont fait leur preuve, mais John Hart a tout de même su y distiller une atmosphère prenante, si prenante que le livre se lit vite, très vite. De là à dire qu'il laissera un souvenir impérissable, ça, c'est une autre histoire...
La Rivière rouge, John Hart, traduit de l'anglais par Hélène Hiessler, JC Lattès, 405p.