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Michael Ignatieff confirme le dépôt probable d'une motion de censure dans de brefs délais. Le Canada s'achemine donc vers de nouvelles élections anticipées.
Le 23 janvier 2006, Stephen Harper devenait Premier Ministre du Canada à l'issue d'une brève campagne législative qui avait vu la plus belle inversion de tendances des plus récentes campagnes électorales.
Le bilan de S. Harper peut être apprécié sur 4 critères.
Tout d'abord, en ce qui concerne la transparence financière qui avait été l'un des thèmes prioritaires de la campagne de S. Harper, le Canada est à la pointe de la transparence financière. Les voyages privés du Premier Ministre utilisant les appareils officiels pour des raisons de sécurité sont déclarés et font l'objet d'un remboursement sur un montant qui marginalement a d'ailleurs donné lieu à controverse.
Ensuite, en ce qui concerne l'organisation fédérale, S. Harper a considérablement adouci les relations entre Ottawa et la Province de Québec. Ce qui avait été pris pour une tactique purement électorale dans les dernières semaines de la dernière campagne législative s'est inscrit comme axe fort de la politique du Gouvernement Harper.
Troisième critère important, les relations avec les Etats-Unis. Harper est resté à " bonne distance " de GW Bush. Il est vrai que l'impopularité du président Américain n'a pu que ramener à la raison le Premier Ministre Canadien qui sait que sa popularité est le premier socle de son pouvoir parlementaire étroit. Avec l'élection de Barack Obama, ce volet sensible a perdu de sa passion.
Quatrième critère important, l'économie. Sur ce point les nuages arrivent. Le calendrier choisi par l'opposition est arrêté pour impacter le Premier Ministre avant toute relance.
Le Canada avance donc vers une élection - referendum sur les conditions du retour à la croissance économique. Ce sera un test instructif pour les autres pouvoirs dans des démocraties comparables pour examiner à qui l'opinion présente la facture politique de la crise.