Paris, le 1 septembre 2009
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Logement des jeunes :
Jeudi Noir dénonce une situation alarmante
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Le collectif Jeudi Noir (collectif des galériens du logement) occupe depuis le 31 août un immeuble vide dans le 11ème arrondissement de Paris. A travers l’ouverture de sa « Cité-U », et au delà d’offrir une solution immédiate d’hébergement à une quinzaine d’étudiant-e-s et de jeunes précaires, Jeudi Noir entend mettre en lumière la crise dramatique du logement des jeunes et notamment des étudiants.
7% seulement des étudiants trouvent aujourd’hui une place dans une résidence universitaire du CROUS. Le nombre de logements du Crous n’a pas suivi l’évolution des effectifs étudiants : il y avait en 1960 100 000 chambres en cité U pour 200 000 étudiants, il n’y en a aujourd’hui que 155 000 pour 2,2 millions d’étudiants.
L’état ne loge pas l’ensemble des boursiers, et dans certaines académies (notamment Paris), il est impossible de prétendre à un logement du CROUS avant la 3ème année d’étude.
La crise du logement privé (marché saturé, loyers prohibitifs, garanties financières exigées,etc) représente un obstacle majeur dans l’accès de toutes et tous aux études. Alors que le coût de la vie étudiante progresse de près de 3,2% en 2009, principalement du fait de la hausse des loyers (+ 8,3 % à Paris et + 3,3% en province, +25% depuis 2002), le loyer continue de représenter plus de 50% du budget mensuel des étudiants. Les aides au logement n’ont, quant à elles, augmenté que de 17 € depuis leur création en 1994 alors que les loyers ont plus que doublé !
Malgré ce constat, le gouvernement ne s’est pas donné les moyens de respecter les engagements de l’État en matière de construction de logements étudiants déterminés par le plan « Anciaux » en 2004 (5000 constructions et 7000 réhabilitations de logements étudiants par an de 2004 à 2014). En 2009, le bilan du plan Anciaux démontre que moins de la moitié des constructions prévues (11 500 au lieu de 25 000) et 2/3 des réhabilitations (23 000 au lieu de 35 000) ont été effectivement réalisées. Et ce n’est pas la reconversion de casernes militaires, annoncée à grand renfort de communication par Valérie Pécresse, qui pourra apporter une solution satisfaisante à une situation qu’on laisse se dégrader depuis des années.
L’Union Syndicale Solidaires apporte tout son soutien au combat du Collectif Jeudi Noir et de l’ensemble des associations pour le droit à un logement décent pour toutes et tous.
Elle exige l’application immédiate de la loi de 1945 pour la réquisition des logements vides et le réinvestissement de l’état pour une politique de construction de logements étudiants publics.
L’union Syndicale Solidaires revendique également la création d’un revenu socialisé d’études aux jeunes en formation pour leur donner les moyens d’étudier.
Source : SOLIDAIRES