Pas moins de 98 filiales, dont 27 cotées en bourse, une présence mondiale, des activités dans près de vingt secteurs différents, une capitalisation de 60 milliards de dollars et 290.000 personnes employées. En Occident la compagnie du groupe qui est la plus connue est Tata Motors qui produit des véhicules de tourismes et tout type de véhicules utilitaires en passant par les camions et les bus. Mais au total, ce sont presque 100 sociétés dont Tata Steel (n°4 mondial de l’acier), Tata Communications (7° opérateur internet mondial).
La liste des chiffres hors norme de Tata Group s'avère sans fin. Le groupe indien, qui s'est récemment fait connaître en proposant la voiture la moins chère du monde tout en rachetant Jaguar et Land Rover pour 2,3 milliards de dollars, est parti à la conquête de la planète. Les Indiens mangent, s'habillent, communiquent et roulent déjà Tata.
Rassurez-vous, nous n’allons pas vous faire une présentation économique du groupe Tata ! Ce qui nous intéresse ici c’est l’histoire de cette famille qui a créé un empire industriel et commercial, une famille faite de personnalités différentes. En faisant ces recherches nous avons été surpris de voir que cette famille a souvent été visionnaire. Nous avons été surpris également de voir que les liens entre cette famille et la France sont réels et anciens, puisque deux membres de la famille Tata ont épousé des françaises.
Voilà donc, à travers les principales figures de cette famille, l’histoire des Tata, une famille parsie de Bombay.
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Le premier fut Jamshedji Nasarwanji Tata (JN Tata), celui qui créa le groupe.
Il nait en 1839 dans l’Etat du Gujarat. Son père a été en fait le premier homme d’affaires d’une famille de prêtres de religion zoroastrienne, donc de la communauté parsie qui, originaire de Perse, arriva en Inde au VIII° siècle. A l’âge de 16 ans, il est marié, selon la coutume parsie, à une jeune fille de 10 ans. Une fois ses études achevées, il rejoint en 1858 l’affaire d’export-import de son père qui s’est établi à Bombay. Mais très vite il prend son indépendance. Et monte son affaire de textile. Et surtout il perçoit, nous sommes alors aux débuts de la Révolution Industrielle, que l’avenir c’est la mécanisation.
Son affaire se développe remarquablement et la mécanisation lui permet d’être parmi les entreprises les plus prospères du pays. Jamshedji Nasarwanji Tata comprend avant les autres que le développement du pays se fera autour de l’industrialisation, de l’acier et de l’énergie. Il conçoit le projet d’une aciérie puis créé TISCO (Tata Iron and Steel Cy) ayant compris que la maîtrise de l’acier serait une composante essentielle du développement industriel. Pour loger tous les ouvriers des aciéries il créa une véritable ville ouvrière dans le Bihar dont le nom, Jamshedpur, contient le début de son prénom. Cette ville que les indiens appellent Tatanagar (Tataville, nagar voulant dire ville en hindi) est encore administrée par le groupe Tata et les habitants ont refusé récemment que la gestion de la ville soit « municipalisée », faisant davantage confiance au groupe Tata qui a doté cette ville de toutes les infrastructures nécessaires.
La légende veut qu’un jour il se soit vu refuser l’entrée dans un hôtel parce qu’il n’était pas blanc et que ce jour là, il décida de se lancer dans l’hôtellerie. Cela est peut-être vrai, mais ce visionnaire voulait aussi attirer les visiteurs étrangers à Bombay qui manquait d’hôtels de luxe et il décida de créer un hôtel de marque. En 1899 il achète un grand terrain à Bombay et fait construire le fameux Taj Mahl Hôtel, aujourd’hui encore emblème et un fleuron de Bombay. Et cet hôtel est conçu aux standards internationaux ; c’est le premier hôtel à disposer d’une mini usine produisant de la glace et du soda, un générateur électrique, des machines à polir les chaussures ! Bref tout ce qui n’existait pas jusqu’à présent à Bombay et en Inde !
Il y a aussi Dorabji Tata, le fils aîné de JN Tata. Profondément imprégné des idées de son père c’est
véritablement lui qui va développer Tata Seel, le géant de l’acier, et Tata Power.
A l’âge de 16 ans il est envoyé dans un collège anglais à Kent puis à
Cambridge et à 18 ans il est un sportif accompli qui pratique le soccer, le tennis, le cricket et l’équitation. Il rejoint en 1879 le fameux Collège St-Xavier dont il est diplômé en 1882.
Passionné de sport il organisera la première participation indienne aux JO d’Anvers en 1920 et c’est aussi lui qui organisera et financera la participation indienne aux JO de Paris en 1924 ce qui
lui vaudra de devenir membre du Comité Olympique International.
A 38 ans il épouse Meherbai, une femme passionnée de littérature et
musicienne. Elle deviendra la présidente du Conseil National Indien de la Femme et fit campagne pour l’éducation et la promotion des femmes.
A SUIVRE