L'analyse de la valeur est un concept inventé par Larry Miles chez Général Electric (USA) en 1947.
Initialement plutôt dédiée à la conception, elle concerne maintenant aussi l'intégration des solutions et vise à les recentrer sur le " juste nécessaire" en chassant les coûts inutiles.
Elle est de plus en plus utilisée dans le domaines des SI, conjointement avec l'analyse fonctionnelle et présente de nombreux avantages.
Pour fonctionner, cette méthodologie nécessite comme pré requis:
• De mettre en place une organisation projet en groupes de travail afin de mobiliser depuis le recensement des besoins et services attendus jusqu'à la réalisation. En pratique, un groupe de travail en analyse de la valeur est constitué d'une dizaine de personnes représentant la MOA, la MOE, et les utilisateurs des directions métiers concernées. Ce groupe est souvent animé par un consultant AV intervenant en AMOA.
• de considérer la solution à mettre en œuvre (application, processus, service à valeur ajoutée) non pas en un bloc mais comme la somme de fonctions contribuant, à divers degrés d'importance, à répondre aux attentes des utilisateurs,
• d'estimer la solution selon le couple utilité (en rapport avec le "juste nécessaire") / ressources allouées afin de la mettre en œuvre. La finalité est alors de recenser les "faux besoins" des utilisateurs (pouvant constituer jusqu'à 80% des besoins exprimés). Ces "faux besoins" s'identifient en débusquant les redondances en termes fonctionnels.
J'ai récemment collaboré à un projet utilisant cette dynamique et me suis aperçu rapidement de son efficacité.
En effet, cette approche nous a permis de supprimer les fonctions inutiles et qui auraient fatalement généré des coûts supplémentaires, mieux cibler les fonctions utiles aux différents niveau d'utilisation, avoir une approche budgétaire réaliste.
A l'issue de l'analyse de la valeur, nous avons pu identifier parmi les différents scénarios envisageables celui qui serait le plus adapté aux besoins des utilisateurs et dont les risques seraient limités.
Ce n'est qu'à l'issue de cette démarche que nous avons pu mettre en forme le cahier des charges fonctionnel qui constituait le livrable de notre démarche d'analyse de la valeur.
Dans le secteur public, Mareva (Méthode d’Analyse et de Remontée de la Valeur, conçue en 2005) est privilégiée. En plus des axes traditionnels, MAREVA intègre les spécificités du secteur public et couvre 5 autres volets:
- Nécessité du projet ou risque à ne pas faire,
- Impacts internes (pour les agents,)
- Impacts externes (pour les usagers, les citoyens),
- Maîtrise des risques,
- Rentabilité
Mareva permet donc de ne pas réduire l'arbitrage aux questions financières.
A voir aussi:
Association française pour l'analyse de la valeur
Le portail de la modernisation de l'état