Rue89 publie un article fort intéressant qui explique bien les enjeux du CV vidéo, dont tout le monde parle alors que, finalement, on n'en voit pas tant que ça.
Dans son article "Conseil pour faire un CV vidéo sans devenir la risée du net", le journaliste nous a fait l'honneur de citer Elaee.
Voici ici le début de l'article :
« Il y avait ceux qui accompagnent leur CV d'un carambar, maintenant il y a ceux, de plus en plus nombreux, qui se lancent dans le CV vidéo, notamment exalté par des organismes de coaching en recrutement. Le principe : envoyer aux recruteurs une vidéo de présentation avec un CV classique, voire la mettre directement en ligne. Claire Romanet, fondatrice du cabinet de recrutement Elaee, précise à Eco89:
« Comme le CV classique, l'objectif du CV vidéo est de se présenter, mais surtout de donner envie au recruteur pour finalement obtenir un rendez-vous. Il ne faut pas tout raconter ! »
Le plus important, c'est donc d'attirer la curiosité du recruteur, en un minimum de temps. Une vidéo de trois minutes, c'est déjà trop long.
« Tordre le cou aux préjugés »
Une autre vertu prêtée au CV vidéo, et notamment promue par l'ANPE il y a quelques années, est celle de la lutte contre les discriminations. Un peu comme pour le CV anonyme, il peut permettre se mettre en valeur et de vendre sa différence, en se présentant « en situation ». Cette méthode a montré de très bons résultats avec des personnes handicapées : la mention écrite du handicap décourageait en effet les employeurs bien plus qu'elle n'aurait dû.
En 2006, La Tribune citait APC recrutement, un cabinet qui a fait de la promotion de la diversité son mot d'ordre, et qui y voyait « une révolution capable de tordre le cou aux préjugés en assumant les caractéristiques du candidat et non en les dissimulant ».
Cependant, selon une étude réalisée par Focus RH fin 2008, 58% des recruteurs craindraient que le CV vidéo favorise les accusations de discrimination. Au total, 88% des recruteurs n'y trouveraient pas d'intérêt, notamment à cause de présentations trop artificielles.
« Un exercice périlleux »
Pour Claire Romanet du cabinet Elaee, il est en effet préférable que l'usage de la vidéo se justifie.
« Aujourd'hui, le CV vidéo ne concerne vraiment que certains métiers, créatifs, liés au marketing, à la communication ou au Web. Les CV vidéos que nous recevons n'atteignent pas 10% du total des candidatures. On en parle beaucoup plus que ça n'existe. Dans l'ensemble, on n'a rien qui décoiffe vraiment. »
Beaucoup d'enregistrements sont réalisés à l'aide de webcam, avec un un bureau comme seul décor. Un manque d'audace qui peut desservir le candidat. Attention tout de même : une réalisation originale, très réussie … ou très ratée, peut rester longtemps sur Internet.
Pour un chercheur d'emploi qui s'y est essayé :
« C'est un exercice périlleux, il faut absolument y mettre des moyens professionnels et soigner le contenu. Tout le monde peut mettre en page un CV sur Word, mais être acteur-réalisateur, ça n'est pas aussi facile.»
L'article continue avec des exemples de CV vidéo qui ont marché... ou pas, et des réactions d'internautes qui donnent encore d'autres CV vidéo.