Ainsi de l'exposition "Vos papiers, s'il vous plaît!", qui s'est tenu au mois d'août (et jusqu'au 27 septembre) à l'Atelier Blanc, à Villefranche-de-Rouergue (dans l'Aveyron).
Ce coin de l'Aveyron est, depuis toujours, l'un de mes lieux de vacances. Du coup, je manque rarement d'aller voir, en été, ce que propose l'Atelier Blanc, galerie associative qui présente, tout au long de l'année, des expositions souvent de qualité.
J'aime bien cet endroit, parce qu'il se tient au bord de l'eau, parce que s'y trouve un jardin très charmant, et parce que Villefranche-de-Rouergue est elle-même une bien jolie bastide.
L'exposition de cet été n'est probablement pas la meilleure qui s'y soit tenue. Cependant, les oeuvres abstraites (celles de Michel Cure et d'André Guenoun) déroulent agréablement leurs jeux de transparence, les découpages et les reliefs de papier de Juliette Jouannais y répandent leur fraîcheur, et on a le plaisir de retrouver des oeuvres (trop rarement visibles) de Benyounès Semtati. Dans le jardin, Caroline Coppey a déployé des peintures — descendantes quasi directes de celles de Joan Mitchell — qui inventent une nouvelle sorte de treillage fleuri.
Cet été, on découvre (littéralement, car son travail n'avait encore jamais été montré) l'artiste Cosme de Scoraille. Toute sa vie, cet homme a développé, discrètement, une peinture abstraite qui, bien que proche de celle de l'Ecole de Paris des années 1940, se laisse cependant malaisément ranger dans un style défini. Ce sont des oeuvres chaleureuses, parfois intenses — pas des oeuvres qui ont marqué l'histoire de la peinture, mais qui, même quelques décennies plus tard, restent bien vivantes.
(Images: 1# peinture de Caroline Coppey dans le cloître de la Chartreuse de Villefranche; 2# intérieur de la galerie Sépia)